Entre solution viable sans toutefois être trop onéreuse, la marge de manoeuvre des responsables politiques est mince. En provoquant une table ronde inédite, Huguette Bello, la députée-maire de Saint-Paul, a répondu à l’émotion de la troisième attaque de requin qui a vu un jeune surfeur réchapper à l’attaque d’un squale, c’était sur le spot des Roches noires, le 6 juillet.
Depuis, d’autres approches inquiétantes ([parfois volontairement chachées]urlblank:http://www.zinfos974.com/Les-professionnels-de-la-mer-tentent-de-dissimuler-une-nouvelle-attaque-de-requin_a30571.html?com ) et des signalements sont venus amplifier les craintes, aussi bien du côté des surfeurs que des commerçants dont l’activité est impactée.
A maintes reprises, l’installation de filets a été évoquée par les protagonistes, parfois sous le coup de l’émotion il est vrai. Mais à y regarder de plus près, cette solution semble la plus répandue dans le monde. C’est le cas en Australie ou en Afrique du Sud où des filets anti-requins ont été posés sur certaines portions de plages.
Vers le moins coûteux ?
Chez nos voisins sud-africains, les plages de Durban sont également protégées par un tel dispositif, contrairement aux plages 20km plus au Nord ou plein Sud comme au Cap. En Afrique du Sud toujours, les remontées de sardines durant l’hiver austral (le "sardine run") provoque cependant l’enlèvement des filets de façon temporaire. Un exemple intelligent de bonne gestion des migrations de poissons en accord avec les attentes de sécurisation.
Le principe reste simple. Les mailles de ces filets sont de telle taille qu’ils laissent passer les petits spécimens et retiennent les plus grosses espèces. Les filets sont placés derrière la zone de surf et sont régulièrement contrôlés. Seul bémol, ils entraînent aussi la mort d’autres poissons et tortues qui s’y font piéger. Autrement, des protections à base de champs électriques sont également évoquées mais relèvent plus de sorties expérimentales en plongée et à petite échelle (cage avec champ électrique).
Seulement le coût d’achat des filets, mais aussi l’entretien couplé à l’impact environnemental, auront peut-être raison de la reproduction d’un tel dispositif à la Réunion. Une solution qui paraît malgré tout la plus immédiatement réalisable. En attendant, d’autres pistes sont évoquées.
C’est le cas d’un véritable travail de recensement sur les populations de requins bouledogues et tigres très présentes dans les eaux réunionnaises. Un tel recensement pourrait être mis en lien avec un système de balises qui permettrait de mieux connaître le parcours de l’animal.
Parmi les solutions les plus radicales : la chasse ouverte au squale resterait la plus ouverte aux critiques. [Rappelons-nous du tollé qu’avaient provoqués des pêcheurs]urlblank:http://www.zinfos974.com/Un-requin-Bouledogue-peche-la-ou-le-surfeur-a-ete-attaque_a25971.html faisant payer dent pour dent un requin qui aurait pu être celui qui avait arraché la jambe d’un surfeur métropolitain le 19 février.
L’animal questionne l’homme
Devant ces solutions techniques, la plus cruciale demanderait plus de temps. Elle concerne le changement comportemental des squales qui semblent se rapprocher des côtes. L’attaque du wavesurfeur le vendredi 15 juillet avait eu lieu à 30m à peine du bord. Mais cette dernière solution au long terme est la plus épineuse. Elle pourrait bien remettre en cause les agissements humains sur toute cette frange littoral. Entre constructions pied dans l’eau ou presque, rejets des eaux pour ne pas dire plus ou enfin ravinement de déchets et autres pesticides pour l’agriculture, la remise en cause pourrait ainsi dépasser la simple cause animale.
Après cette première table ronde, dont les prises de décisions fermes seront sans doute remises à plus tard, les pratiques de bon sens n’ont, elles, pas variées. Pour réduire les chances de rencontrer "les dents de la mer", éviter de surfer au lever et coucher du soleil, surfer avec d’autres personnes, restent les meilleurs conseils.