Revenir à la rubrique : Politique

Risque requin: George Pau-Langevin annonce une intensification de la pêche et un effort financier

A l’occasion d’une conférence de presse donnée en sous-préfecture de Saint-Paul, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, a annoncé que le Plan requin, auquel l’Etat consacre actuellement 650.000 euros par an, va être porté à 1 million d’euros par an jusqu’en 2020. Dans les actions financées, la ministre a rappelé que des dispositifs de protection […]

Ecrit par Ludovic Grondin sur place – le vendredi 24 avril 2015 à 12H29

A l’occasion d’une conférence de presse donnée en sous-préfecture de Saint-Paul, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, a annoncé que le Plan requin, auquel l’Etat consacre actuellement 650.000 euros par an, va être porté à 1 million d’euros par an jusqu’en 2020.

Dans les actions financées, la ministre a rappelé que des dispositifs de protection sont sur le point d’aboutir. L’Etat continuera d’accompagner les initiatives de protection des baigneurs et des surfeurs par la « barrière physique » que constitueront les filets géants prévus pour septembre aux Roches noires et à Boucan canot. « L’objectif est de développer ces barrières. C’est un point sur lequel tout le monde est d’accord« , s’en est-elle réjouie.
 
Au-delà de l’aide apportée pour l’installation de ces filets, la ministre a garanti que ses services réfléchissaient à l’accompagnement, dans le temps cette fois, de l’entretien de ces filets qui demandera lui aussi beaucoup de moyens financiers à la commune de Saint-Paul. « Nous savons très bien que les communes n’ont pas des moyens illimités », a-t-elle admis, mais « les collectivités et l’Etat ne sont pas restés inertes comme on a pu le dire de façon pas très juste« , a-t-elle marqué son désaccord vis-à-vis des critiques d’immobilisme depuis quatre ans.

Plus d’effort de pêche dans les zones déjà autorisées

Par ailleurs, George Pau-Langevin a tenu à préciser qu’il n’y a pas de remise en cause de l’existence de la Réserve marine. « La réserve naturelle marine est un atout touristique pour la Réunion », au même titre que ses montagnes », a-t-elle commenté. « On ne va ni éradiquer le requin ni remettre en cause la Réserve marine car on sait que l’un des atouts de la Réunion c’est sa biodiversité ». Un point de vue d’autant plus assumé que « rien ne démontre de manière claire l’existence d’un lien entre attaque et réserve marine« .

En clair, l’Etat, par la voix de la ministre des Outremer, décide d’amplifier la pêche aux requins, y compris dans les périmètres déjà autorisés à la pêche dans la réserve. 80% de la RNM sont ouverts, depuis la création de la réserve, à la pêche aux requins. Et 50% de son périmètre le sont pour la pêche sous-marine. « On ne touchera pas aux 5% de sanctuaire de la Réserve« , a toutefois jugé utile de préciser le préfet, Dominique Sorain. Cet effort de pêche, qui est donc l’une des annonces importantes de sa venue, butte toujours sur les débouchés économiques potentiels de leur chair dont la commercialisation demeure interdite. Sans nouvel élément contradictoire venant de l’organisme indépendant « l’Anses« , l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, le préfet rappelle qu’il ne lèvera pas cette interdiction. « Concernant la commercialisation, on a besoin d’améliorer nos connaissances et avoir des points de chute pour la consommation des pêches. Pour l’instant, l’autorité indépendante l’Anses nous l’interdit« , signale le préfet.
 
Plus 50% d’effort de pêche

Cette intensification de l’effort de pêche se fera uniquement par des pêcheurs professionnels. Leur modalité d’action sera précisée ultérieurement avec les centres de décision locaux. En tout une vingtaine d’appareillages type drumline doit être déployée en face des zones d’activités baignade/nautique de la côte ouest. Et « deux ou trois » dans les zones renforcées de la Réserve. Le préfet a indiqué que les lieux d’implantation privilégieraient les « zones opérationnelles » déjà délimitées dans son arrêté de février dernier.
 
Cet effort de pêche sera porté à plus 50% du nombre de sorties en mer, ce qui devrait accroître sensiblement le nombre de prises, sachant qu’elles sont aujourd’hui de l’ordre de 80 par année. « On ne pourra pas vider l’océan, on s’attache à réduire le risque« , a tenu à préciser la ministre.
 
« La science est toujours utile« 
 
Intimement lié au devenir de la Réserve marine, la question de la poursuite de la connaissance du milieu marin et des espèces menaçantes pour l’homme – le tigre et le bouledogue – George Pau Langevin a renouvelé l’intérêt que constitue l’apport scientifique dans la compréhension des attaques. « Il faut intensifier les études scientifiques pour savoir comment fonctionnent ces animaux. Qu’est-ce qui a changé dans l’environnement de la Réunion. Est-ce que c’est lié au développement de la population et ses conséquences, le rejet des eaux usées, les ravines dans lesquelles on entrepose des choses qui ne devraient pas y être, on sait aussi que les requins de récif ont disparu…« , a-t-elle listé à la volée. « La science est toujours utile même s’il n’y a pas de résultats à court terme« .
 
Un sommet impliquant plusieurs ministères

Sur le volet touristique de la crise, un comité interministériel sur le tourisme dans les Outre-Mer sera organisé à Paris au mois de juin, a enfin annoncé George Pau-Langevin.

 

Risque requin: George Pau-Langevin annonce une intensification de la pêche et un effort financier

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Marine Le Pen ne voit pas ce qu’il y a d’extrême dans ses idées

La figure de proue du navire RN est à La Réunion pour une visite de trois jours dans le cadre des Européennes. Elle a notamment surpris le bureau régional de son parti en annonçant la sélection d’une candidate réunionnaise qui n’était pas présélectionnée et a martelé sa position sur l’octroi de mer même si le dispositif national n’est pas à l’ordre du jour des Européennes.