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Risque requin : Et pourquoi pas des ULM de surveillance ?

Au vu de toutes les inepties proférées sur le dossier requins, il est nécessaire de faire le point sur certains faits prouvés et d’autres qui sont des amalgames éhontés. 1) Tout le monde ne peut qu’être favorable à la réserve marine Pour autant, une fois ce principe posé, rien n’empêche de s’interroger sur l’opportunité qu’il […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 30 juillet 2012 à 16H44

Au vu de toutes les inepties proférées sur le dossier requins, il est nécessaire de faire le point sur certains faits prouvés et d’autres qui sont des amalgames éhontés.

1) Tout le monde ne peut qu’être favorable à la réserve marine

Pour autant, une fois ce principe posé, rien n’empêche de s’interroger sur l’opportunité qu’il y avait de créer cette réserve sans interruption depuis Boucan jusqu’à l’Etang-Salé, en y incluant les plages existantes. N’aurait-on pu (dû?) faire à l’époque des études scientifiques pour évaluer l’impact de cette création sur les relations entre les requins et les usagers de la mer (baigneurs, surfeurs, plongeurs sous-marins)?

Aujourd’hui, le préfet dit ne pas vouloir prendre de décisions dans l’urgence, préconisant d’attendre les résultats des études qu’il a commandées. C’est au moment de la création de la réserve que ces études auraient dû être faites. Maintenant, il est un peu trop tard. Plusieurs jeunes Réunionnais sont morts…

2) L’éradication massive des requins n’est pas une solution

Le requin est un maillon indispensable dans la chaine alimentaire et le jour où il n’y aura plus de requins, c’est tout l’équilibre de l’écosystème qui s’en trouvera destabilisé, avec probablement des conséquences irréparables pour l’homme.

   – Pour autant, les écologistes ne jouent-ils pas sur les mots, histoire de provoquer l’indignation?

Tout d’abord, il y a requins et requins. Il existe 354 espèces de squales et seules une trentaine d’espèces (soit 10%) sont reconnues comme dangereuses pour l’homme. Selon une étude de Philippe Mespoulhé, « ce sont principalement le requin blanc, le requin tigre, le requin bouledogue, le peau-bleue, et le grand requin marteau« . Or, de l’aveu même du préfet Michel Lalande lors d’une réunion le 19 septembre dernier, les requins tigre, bouledogue et mako n’appartiennent pas « aux espèces dangereuses et non protégées« . Autrement dit, ces espèces peuvent être pêchées car elles ne sont pas en situation de surpêche. D’ailleurs, et c’est encore le préfet qui parle, le requin bouledogue par exemple peut être pêché, uniquement par des pêcheurs professionnels. Seule restriction : sa chair ne peut être vendue car très polluée.

Dès lors que cette espèce n’est pas protégée et qu’elle est dangereuse pour l’homme, pourquoi ne pourrait-on pas en prélever quelques specimen, ceux qui ont élu demeure à proximité des plages?

Pourquoi peut-on pêcher un thon bonite sans que personne ne s’émeuve et pourquoi pas un requin bouledogue?

Pourquoi peut-on euthanasier un pitbull qui a mordu quelqu’un et pas un requin bouledogue?

Pourquoi faire l’amalgame entre la destruction massive de requins, par dizaines de milliers, dans différentes mers du monde, et le prélèvement de quelques requins dangereux pour l’homme, uniquement à proximité des plages et des spots de surf de la Réunion?

Pourquoi les associations de défense de l’environnement ne montent-elles pas au créneau avec plus de virulence contre ces pays qui cautionnent la pêche massive de requins pour prélever leurs ailerons, une des activités les plus lucratives au monde après la drogue? Parce qu’il est plus facile et moins risqué de faire du cinéma à la Réunion, qui est un département français civilisé, contrairement à certains pays d’Asie ou d’Afrique où l’on tire d’abord et où l’on discute ensuite?

Pourquoi n’a-t’on pas entendu les mêmes associations monter au créneau quand on a appris il y a trois jours que la SAPMER, entreprise appartenant à Jacques de Chateauvieux, s’apprêtait à mettre en service une dizaine de thoniers dans l’océan Indien, alors que tout le monde sait que certaines espèces de thon ont déjà disparu de la plupart des mers du monde et que l’océan Indien est le dernier endroit où l’on en trouve encore en quantité suffisante pour être pêché industriellement?

3) Quelques solutions

Le prélèvement de quelques requins ne peut être qu’une mesure temporaire, le temps de trouver des solutions plus pérennes.

Il convient d’abord d’autoriser à nouveau la pêche sous-marine à proximité des plages et des spots de surf. Les plongeurs ont la particularité de faire peur aux requins et ce ne sont pas les quelques poissons qu’ils pourront pêcher qui seront susceptibles de compromettre l’équilibre global de la réserve marine.

Autre solution, le jet ski comme aux Roches noires. Il s’agit d’un pis-aller. Positionné bas sur l’eau, le pilote n’a qu’une vision à très courte distance et il est à craindre qu’il ne voie le squale trop tard.

D’où notre proposition que l’Etat, avec l’aide des collectivités, achète ou loue un ou des ULM qui patrouilleraient en permanence au dessus des endroits fréquentés par des baigneurs ou des surfeurs.

Un pilote d’ULM racontait hier qu’on voyait parfaitement les requins -comme les baleines d’ailleurs- depuis l’engin. Le pilote pourrait être relié par radio avec les maitres nageurs et leur signaler toute présence de squale.

Ce dispositif aurait un coût, certes. Mais il aurait l’avantage d’être sûr à presque 100%, d’éviter toute pêche massive… et coûterait certainement moins cher que par exemple les 700.000 euros qu’on a déjà dépensé pour faire faire des études par des scientifiques, études dont les résultats sont contestés par les professionnels de la mer.

 

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