Vendredi dernier, RFO annonçait que le préfet de la Réunion, Michel Lalande, avait demandé la révocation de Claude Hoarau, maire de Saint-Louis. Une information reprise par les autres médias, puis démentie dans la matinée par le préfet lui-même. Ce dernier avait expliqué ne pas avoir engagé « à ce jour » de procédure de révocation.
Seulement Télé Réunion en a remis une couche hier soir. La chaîne publique a sorti un document signé de la main du secrétaire général de la Préfecture, Michel Theuil, et dans lequel est précisé qu’une lettre « a été adressée le 30 juillet 2010 au Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales et au Ministère de l’Outre-mer, pour décrire la situation financière de Saint-Louis et suggérer une probable demande de révocation du maire ».
« Votre gestion a simultanément aggravé la situation des contribuables et celle des finances locales »
Un document repris ce matin par le Quotidien, qui en cite de larges extraits. Aussi, Michel Lalande aurait précisé, dans ce qui est un compte-rendu de réunion, « que le maire de Saint-Louis, dont la gestion antérieure à l’occasion d’une mandature précédente a déjà fait l’objet d’un plan de redressement arrêté par la CRC, fait l’objet de plusieurs plaintes ».
Le Quotidien révèle par ailleurs que le même jour, Michel Lalande a envoyé une lettre plutôt explicite à l’édile de Saint-Louis dans laquelle il lui annonce « prendre un arrêté de règlement d’office du budget primitif 2010 de votre commune et un plan de retour à l’équilibre en 2013 ». Le préfet se montre même carrément offensif : « En définitive, votre gestion a simultanément aggravé la situation des contribuables et celle des finances locales, ce qui, vous en conviendrez, constitue un résultat remarquable en même temps que calamiteux ».
Hasard ou coïncidence, la commune de Saint-Louis publie ce jour un communiqué sur une pleine page dans les deux quotidiens régionaux. Claude Hoarau répond à un éditorial du Journal de l’île concernant cette éventuelle demande de révocation et explique que l’information a non seulement été démentie mais qu’elle a créé « un véritable élan de solidarité » et surtout que « la ville de Saint-Louis n’a été destinataire d’aucun document réglementaire sur cette intrigue (…) ». Le feuilleton continu mais semble approcher de son dénouement.