Voilà plus de deux ans que les résidents des appartements de la résidence Hubert Spencer au Port livrent bataille auprès du bailleur social, la Semader. En cause : l’état alarmant de logements dont les exemples d’infiltrations, de murs ou de balcons qui s’effritent ont été largement relayés ici même sur Zinfos.
La charge des locataires vis-à-vis du bailleur est intervenue en deux temps. La première salve en est déjà au stade de l’appel. Alors que la Semader a été condamnée le 21 mai 2013 à verser à 25 locataires 3.300 euros au titre du préjudice subi, le bailleur a décidé de faire appel de la décision du tribunal d’instance de Saint-Paul. La Cour d’appel a renvoyé sa décision au 18 mars prochain.
Un peu plus tôt dans la matinée de ce mardi, un autre groupe de locataires – 54 autres familles – attendait les conclusions du TI de Saint-Paul. Sur place, la plus grande confusion régnait puisque les 54 locataires qui ont porté plainte pour état dégradé du logement n’étaient pas représentés par un avocat. Celui-ci était attendu dans le même créneau horaire… à la Cour d’appel de Saint-Denis.
Le renvoi a été prononcé pour le 25 février, ce qui a eu pour effet de décontenancer la cinquantaine de personnes ayant fait le déplacement. L’attaque en ordre dispersé des habitants de Spencer s’explique par la volonté d’aller vite. A l’époque, la CNL (confédération nationale du logement) avait pu monter le dossier de 25 familles uniquement. Ce n’est que plus tard que les 54 autres familles toujours résidentes de la Semader ont pu effectuer les mêmes démarches.
Ultimatum : le 31 juillet
A l’heure actuelle, 400 personnes demeurent résidentes de la cité. La trentaine, Marika explique qu’elle n’en peut plus de vivre avec des jetées au milieu du salon. Les ouvrages ont été posés dans de nombreux logements en guise de solidification du plafond. Dans le groupe des 54 familles, Jeannick porte à la connaissance des décideurs que de faux ouvriers se font passer pour des travailleurs envoyés par le bailleur. « Ils sont venus dérober des outils », raconte-t-il. Présent depuis la livraison de la résidence, il reste meurtri par ces événements. « Nous n’avons pas souhaité cela. J’aurai bien aimé rester à Spencer car tout le monde connaît tout le monde. Je suis Portois et je n’ai pas envie qu’on me déplace ailleurs », envisage-t-il.
Une réunion sous forme de point d’étape avec le maire Jean-Yves Langenier a abouti à une évidence: « Nous devons tous avoir quitté les lieux avant le 31 juillet ».