« La Réunion est le département français le plus inégalitaire, annonce Monique Orphé, députée de l’île, après sa rencontre avec le Premier ministre Manuel Valls hier à Paris. Nous avons deux blocs: ceux qui vivent bien, ceux qui gagnent le Smic, puis les 42% qui sont en dessous du seuil de pauvreté ». Selon elle, La Réunion a des taux de chômage et de pauvreté exceptionnels à cause d’un retard de développement de 25 ans par rapport à la métropole. « Il est donc nécessaire d’avoir un traitement et des solutions adaptées à La Réunion et non identiques à ceux de l’Hexagone ».
La députée a donc présenté sa position quant au Pacte de responsabilité, comme l’ont fait ses collègues, qui sera examiné par l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines. « Ce pacte sera décliné en pacte de compétitivité à La Réunion, ce qui est une bonne chose, mais il faut néanmoins rester vigilants quant aux contreparties du CICE et du pacte de solidarité sans oublier que nous avons un réel besoin de faire reculer le chômage ».
Quant aux contrats aidés non-utilisés par nos élus locaux, Monique Orphé a expliqué que le problème du « résiduel » en était la cause principale. « Une grande partie du salaire attribué à un contrat aidé est fournie par l’Etat et l’autre partie par l’entreprise… c’est cette autre partie qui n’incite pas les employeurs à embaucher. Pourquoi ne pas utiliser le RSA à ces fins? L’utiliser pour payer la somme résiduelle, comme l’a proposé Gilbert Annette, plutôt que de le donner directement au chercheur d’emploi ». Selon la député, les contrats aidés seraient ainsi plus avantageux pour tous et l’image de La Réunion, souvent qualifiée « d’assistée », serait brisée.
La situation des policiers ultramarins, les quotas sucriers et le logement, « dont la réglementation métropolitaine est trop contraignante pour un pays tropical », ont aussi été évoqués. « Je suis sortie satisfaite de notre entretien et je pense que nous avons été entendus », termine-t-elle.