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Règlements de comptes à OK Cayenne

Ils étaient cinq prévenus, accusés pour un tabassage en règle à la prison de Cayenne ; un règlement de comptes comme il s’en produit quotidiennement dans nos belles prisons françaises. Il faut dire que le régime carcéral saint-pierrois, comme l’ont souligné le procureur et la défense, tient plus du dortoir que de la cellule, comme […]

Ecrit par Jules Bénard – le vendredi 21 février 2014 à 12H11
Ils étaient cinq prévenus, accusés pour un tabassage en règle à la prison de Cayenne ; un règlement de comptes comme il s’en produit quotidiennement dans nos belles prisons françaises. Il faut dire que le régime carcéral saint-pierrois, comme l’ont souligné le procureur et la défense, tient plus du dortoir que de la cellule, comme cela devrait être la règle dans les prisons françaises.
 
Deux des prévenus, absents à l’audience, étaient juste accusés de non-assistance à personne en danger… pour des faits remontant à 2010. Une affaire banale, stupide, quasi anecdotique, mais il a fallu quatre années pour qu’elle arrive dans le prétoire. Alors que les principaux accusés ont, depuis longtemps, subi les foudres des sanctions disciplinaires normales en pareil cas.
 
Qui plus est, ces trois-là comparaissaient libres, tous étant en voie de réinsertion (ce pourquoi nous ne citerons pas leurs noms) et ayant prouvé leurs bonnes intentions en cherchant et en trouvant du travail.
 
La cause de tout ceci ? Un détenu avait été surpris à fouiller dans le sac d’un autre. Dans l’univers déshumanisé des cellules multiples, cela prend tournure de péché mortel. Dans le confinement et la chaleur de la nuit, qui exacerbent les passions et mettent les nerfs à vif, on demande des comptes et on tombe à bras raccourcis (les pieds aussi) sur le rabe de la victime.
 
Trois tabassent pendant que deux ne font rien, de peur d’en prendre eux aussi plein la tronche pour pas un rond. L’un des accusés, a pu dire, parlant en son nom et celui de ses co-inculpés, qu’il ne comprenait pas pourquoi, quatre ans après, on leur cherchait des poux dans la tête alors qu’ils ont, tous les trois, malgré un casier judiciaire certain, retrouvé des conditions normales d’existence.
 
Je vous disais récemment que les magistrats n’ont pas une pierre à la place du cœur…
 
Le procureur a vilipendé les conditions carcérales sudistes qui font que « Cayenne n’est pas un bon milieu avec sa disposition en dortoirs et non pas en cellules individuelles ». Ajoutant pour souligner la débauche de finances dont bénéficie le ministère de la Justice que « cela ne risque pas de changer avant longtemps ! » Finissant par un « on ne va pas les renvoyer en prison car ils sont en voie de réinsertion » qui se passait largement de demande de peine.
 
Verdict sans surprise : relaxe pour les deux accusés de non-assistance ; 30 jours d’amende à 10 euros pièce pour les trois autres qui vont pouvoir continuer à revivre.
 
Ce sont des choses qui font plaisir à entendre.

 

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