Didier Robert, candidat à sa propre succession doit assumer un bilan désastreux à la région et pour La Réunion. Ce n’est pas une première, il a déjà échoué dans la gestion du Tampon et de la Casud. Alors pour se faire réélire, l’homme a travaillé à arrondir les angles, les yeux doux de sortie pour faire oublier à ses anciens amis, les trahisons qu’il leur a fait subir. La stratégie est totalement différente de 2010, il lui faut tout mettre en œuvre pour rester aux responsabilités. En fait Didier Robert seul, il n’est plus que l’ombre de lui-même.
Nassimah Dindar qui a failli perdre son poste de présidente en 2011 si elle s’était fiée à Didier Robert est redevenue une personne fantastique. Jean-Paul Virapoullé jeté comme un mal-propre lors de la dernière élection régionale est pour le coup, un bon élément. A défaut d’avoir réussi à convaincre par un bilan honorable, c’est le temps de la rédemption pour Didier Robert le tout avec le Parquet national financier en épée de Damoclès : sauve-qui-peut !
A gauche, le Parti socialiste doit assumer la politique catastrophique du gouvernement et ce n’est pas une mince affaire. Les dégâts sont si importants qu’ils valent bien le sacrifice de la tête de liste au profit d’un autre parti ou du moins d’une personnalité, Huguette Bello. C’est le vernis écarlate sur l’ongle pourri : il n’est pas bon de dire socialiste par les temps qui courent.
Comme s’il n’était pas suffisamment difficile de porter l’action gouvernementale mais aussi parce que c’est le cas, la gauche est divisée au local : c’est la guerre des petits chefs.
Petit chef au PS, Patrick Lebreton rêve de le devenir. Pour cela, le voilà parti dans la bataille des régionales en tant que tête de liste, ce n’est pas son objectif de devenir président de région mais l’homme par ailleurs ami de Didier Robert sait qu’il faut parfois passer par certaines étapes pour parvenir à ses fins. Une autre étape est d’essayer de gonfler son poids électoral avec l’appui d’autres forces, ses anciens ennemis devenus amis de circonstance : les communistes. Ces derniers trouvent leur compte, après une succession d’échecs électoraux et en l’absence d’émergence de nouveau leader, ils se raccrochent à ce qu’ils peuvent : question de survie.
Et à côté de ces petits arrangements électoraux entre «amis », le centre est aujourd’hui incarné par Thierry Robert. Depuis des années sur le terrain avec un objectif clairement affiché, il a fait sa route, dans une constante évolution, de tous les combats, souvent décrié toujours dérangeant pour le pouvoir en place, il a la marque de fabrique du leader politique, capable de prendre de grandes responsabilités dans le pays. Pour lui, la marche arrière n’existe pas, les petites routes aussi.
Engagé sur le boulevard menant à la pyramide, droit dans ses bottes et convaincu de ce qu’il peut apporter à La Réunion, Thierry Robert fonce : il se place clairement au-dessus de la mêlée.
