C’est par le bilan de l’action régionale en matière de tourisme que la tête de liste de l’Union de la droite aux Régionales, Didier Robert, a débuté la présentation d’un nouveau projet touristique pour la Réunion. Un bilan considéré peu remarquable par le député-maire du Tampon, malgré les différentes compétences qui incombent au Conseil régional.
Selon le candidat, entouré pour l’occasion de professionnels du secteur comme Philippe Doki-Thonon, le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), « le tourisme a été traité par la Région comme un secteur subsidiaire de l’économie réunionnaise« . Il lance ainsi quelques critiques à l’égard des élus en place à la pyramide inversée avant de s’en prendre également aux financements régionaux en faveur du secteur.
« Le nombre de touristes stagne depuis 10 ans«
Ainsi, sur un budget global engagé de 466 millions d’euros en 2008, 12,8 millions d’euros ont été consacrés au tourisme pour « seulement 1,4 million d’euros pour les investissements hôteliers« .
Toujours en lien avec le bilan de l’équipe actuelle, les acteurs présents en fin de matinée du côté de l’hôtel Iloha, à Saint-Leu, n’ont pas manqué de souligner la part importante du tourisme affinitaire dans les moyens de connaissance de la Réunion auprès des touristes : « Je m’interroge sur les financements de la Région à l’IRT qui sont passés de 5,4 millions d’euros en 2007 à 9,2 millions d’euros en 2008, (…) alors que dans le même temps, le nombre de touristes stagne depuis près de 10 ans« , explique Didier Robert.
Derrière ces constats, l’objectif du candidat de droite est d’attirer et d’accueillir 600.000 touristes d’ici 2015 en créant une Zone d’activités touristiques, en faisant de l’île un pôle d’excellence en terme de tourisme durable et en développant le tourisme local. Cet objectif aura pour piliers trois priorités que sont : la refonte de l’organisation structurelle, entendez la fin de l’IRT, le développement de l’offre touristique et enfin, le renforcement du combiné Réunion-Maurice.
Didier Robert propose ainsi de supprimer l’IRT dans sa forme et son fonctionnement actuels et de le remplacer par une structure de coordination des professionnels du secteur. Des professionnels qui dénoncent l’inexistence d’un travail concerté cohérent.
La nouvelle structure « Réunion Tourisme » regrouperait alors les activités d’observation, de renfort de la qualité des produits, des sites et des prestations touristiques et assurera la coordination de pratiques d’accueil sur le département.
Un projet décliné en trois axes majeurs
Appuyé par plusieurs acteurs majeurs du tourisme réunionnais à savoir Alain Técher, Serge Gélabert, Philippe Doki-Thonon ou Enis Omar Rockel, le premier axe a pour objectif de promouvoir les produits touristiques locaux en donnant à la nouvelle structure un rôle d’Office régional, à savoir l’harmonisation des pratiques d’accueils. On peut citer par exemple la création d’un réseau d’ambassadeurs péi ou la mise en place de formations d’excellence.
Développer l’offre d’hébergement par une aide à la création d’hôtels, dynamiser les offres d’activités par un Challenge du Grand projet constitue le deuxième axe de ce projet. Il s’agirait, en réalité, d’en finir avec le cliché d’une région avant dernière au classement régional français concernant le nombre de chambres d’hôtel, il y en a 2.157 actuellement. Pour ce faire, Didier Robert propose d’aligner le plafond des aides régionales, actuellement fixé à 760.000 euros, sur celui de l’industrie, soit 3 millions d’euros.
Un renforcement des formations devra également intervenir aux côtés d’une créativité accrue afin de mieux faire connaître la Réunion dans le monde à travers un challenge Grand projet.
La proximité de Maurice, de son excellence en terme d’accueil touristique, pourrait être un atout majeur pour l’Union de droite qui table sur un « renforcement du combiné Réunion-Maurice« . Maurice qui a accueilli près d’un million de touristes en 2008 alors que dans le même temps, la Réunion n’en accueillait que 136.100. Dans ce cadre, Pierrefonds pourrait bien devenir une « plate-forme d’intérêt régional privilégiée » comme l’avait annoncé le chef de l’État il y a une dizaine de jours.