Hier, le président de Région, Didier Robert, donnait à la pyramide inversée une conférence de presse avec l’ensemble des acteurs économiques pour défendre la défiscalisation dans les DOM. En marge de cette conférence, nous sommes allés l’interroger sur la venue prochaine du nouvel opérateur de carburant, Indian Oil, avec lequel la Région Réunion a signé une déclaration d’intention le 13 juin dernier. « Cette déclaration d’intention est le premier acte majeur qui permet de fixer le niveau d’intervention des uns et des autres (…). Indian Oil s’engage à tout mettre en oeuvre pour que les conditions soient les plus profitables possibles à l’intérêt de la Réunion, notamment la dimension liée au coût et au tarif« , explique Didier Robert. Après la déclaration, un groupe de travail doit « finaliser » un document qui sera présenté au mois d’octobre prochain en vue de définir « le niveau de responsabilité et le niveau d’engagement financier » de la Région et d’Indian Oil. « Une étape supplémentaire« , souligne-t-il.
Mais d’ores et déjà, une étude est lancée pour l’implantation ou non d’une raffinerie à la Réunion. Indian Oil cherche un point de chute pour sa raffinerie avec l’intention de quadriller la zone océan Indien. Reste que le débat se pose encore entre la Réunion et l’île Maurice (Indian Oil y est déjà installé ndlr). La question environnementale aura une grande importance pour la collectivité régionale. « Il s’agit d’un enjeu d’investissement important pour la Réunion, un enjeu d’emploi important pour l’île. L’élément de garantie de sensibilité sur lequel nous sommes à la Région, est de veiller à ce que, dans l’hypothèse de l’implantation de la raffinerie, nous soyons dans une démarche la moins impactante en terme environnemental« , poursuit Didier Robert.
« Il y a obligatoirement un besoin de reconfigurer l’ensemble du dispositif »
« Certains procédés existent avec un coût d’investissement plus important que sur une raffinerie classique. Un choix que nous devrons faire à un moment donné. C’est une dimension que nous avons intégré. Indian Oil est une compagnie internationale qui est engagée aussi sur la question des bio carburants et du développement durable. Ce qui est un élément important pour moi« , précise Didier Robert. En clair, en fonction du prix de la raffinerie, la Région pourrait venir aider Indian Oil à s’implanter à la Réunion.
Mais la Région ne s’arrête pas là. L’idée du site de stockage supplémentaire – en plus de celui existant et contrôlé par la SRPP – est toujours dans les cartons. « Le site de stockage reste d’actualité. Deux hypothèses sont avancées. La première est d’avoir une gestion partagée de la zone de stockage actuelle pour les opérateurs existants et les nouveaux opérateurs. Mais en fonction de la situation, je n’exclue pas une zone de stockage supplémentaire à celle existante aujourd’hui. La Réunion c’est 800.000 habitants aujourd’hui et 1 million en 2020. Il y a obligatoirement un besoin de reconfigurer l’ensemble du dispositif« , explique le président de Région.
Avec un besoin croissant en raison de la démographie, la Région mise, sous conditions environnementales, sur l’installation d’une raffinerie et la création d’un nouveau centre de stockage de carburant. Mais avant de voir un complexe carburant d’importance sortir de terre, il faudra obtenir l’ensemble des autorisations nécessaires à l’ouverture d’installations classées de type SEVESO (directive européenne qui impose aux États membres de l’Union européenne d’identifier les sites industriels présentant des risques d’accidents majeurs ndlr). Une procédure longue, environ deux ans, et soumise à enquête publique et avis de l’Etat.