1) Commentaire
L’Union Populaire Républicaine est étonnée de l’empressement avec lequel Mᵐᵉ Belkacem veut imposer sa réforme du secondaire, alors que la priorité scolaire française se trouve à l’école primaire, et notamment en classe de CP. Il est hélas nécessaire de rappeler que 40 % des enfants sortant de l’enseignement primaire ont de graves difficultés de lecture, d’écriture, d’orthographe, de calcul…
Une des pistes pour le secondaire serait de mettre en place des modules d’urgence pour remettre à niveau en lecture, écriture et calcul les élèves en incapacité de suivre le cursus secondaire. Cela serait un remède contre « l’ennui », qu’avance le ministre comme argument, puisqu’aujourd’hui les élèves qui veulent travailler s’ennuient quand les décrocheurs s’agitent et que le professeur essaie d’apporter du calme, alors que les décrocheurs s’ennuient quand la classe travaille.
Mᵐᵉ Belkacem veut diminuer l’importance de l’enseignement par discipline, s’inspirant pour ses EPI de ce qui se passe dans les pays d’Europe du Nord. Vieille rengaine. Voilà une inversion des priorités surprenante, à l’heure où le niveau scolaire des étudiants arrivant dans le supérieur est tel que les grandes écoles sont contraintes de donner des cours de mise à niveau en vocabulaire, en orthographe, en grammaire, en syntaxe ! Bien au contraire de ce qu’impose le ministre, c’est d’enseignements disciplinaires, progressifs et structurés que nos élèves ont besoin, en français et dans les autres matières.
L’Union Populaire Républicaine rappelle son attachement à la Constitution de la République française, notamment à l’indivisibilité de la République.
Or, le projet de réforme du collège met à mal l’unité nationale des programmes, en accordant 20 % d’autonomie aux chefs d’établissement dans la répartition de la dotation horaire globale (DHG) et, pire encore, dans l’organisation des programmes eux-mêmes.
L’Union Populaire Républicaine rappelle son attachement à la Constitution de la République française, notamment à la langue nationale, qui est le français.
De ce fait, il est nécessaire d’en renforcer l’enseignement, par l’étude exhaustive de la grammaire, par l’étude approfondie de ses grands auteurs.
Dans la même logique, il est nécessaire d’étendre l’enseignement du latin et du grec ancien en tant que langues constitutives du français, d’étendre l’étude des civilisations grecque et latine, ainsi que de leurs œuvres, de leurs penseurs et de leurs auteurs, constitutifs par héritage de la France.
Tout le contraire de la voie que prend la réforme, avec ses horaires de français dérisoires et la relégation de l’étude des langues anciennes dans les musées des collèges. Tout le contraire de la voie que suivent les gouvernements français successifs aux ordres de Bruxelles, qui n’auront semble-t-il de cesse que lorsqu’ils auront fini de disloquer la France, notamment en promouvant constamment l’autonomie des régions vis-à-vis de l’échelon national en même temps que les langues régionales alors que le français n’est lui-même plus enseigné correctement.
Mᵐᵉ le ministre déplore les effets dont elle chérit les causes : « le collège est monolithique », « il est peu motivant pour les élèves, anxiogène pour les parents », « en dix ans, les élèves ont régressé en français, maths, histoire », « le collège aggrave la difficulté scolaire »… Alors que ce sont les mêmes spécialistes, les mêmes théories, les mêmes politiques qui sont aux commandes depuis trente ans, on aurait pu naïvement imaginer que Mᵐᵉ Belkacem, reconnaissant l’échec flagrant du système scolaire français, en aurait tiré de saines conclusions. Pas du tout ! Fustigeant cet échec, elle réclame davantage de constructivisme et de pédagogisme, et toujours moins de transmission du savoir, toujours plus d’affaiblissement de la culture classique !
L’Union soviétique ne marche pas ? C’est qu’il faut davantage d’Union soviétique !
L’Union européenne ne fonctionne pas ? C’est qu’il faut davantage d’intégration européenne !
Le constructivisme et le pédagogisme ont des effets désastreux ? C’est qu’il faut davantage de constructivisme et de pédagogisme !
Cette façon de réformer en force, au mépris de l’avis des professeurs et du bon sens, est une nouvelle démonstration de l’état de notre démocratie, qui revêt de plus en plus ouvertement les traits de la dictature pilotée depuis Bruxelles.
2) Conclusion
L’Union Populaire Républicaine demande à Mᵐᵉ le ministre de l’Éducation nationale d’abandonner cette réforme. L’Union Populaire Républicaine demande qu’un grand chantier national soit ouvert, afin de remettre en cohérence les politiques scolaires, qui depuis des dizaines d’années font face à un échec massif. Il est urgent de tout mettre en œuvre pour :
— lutter contre l’illettrisme ;
— lutter contre la misère culturelle, affective et psychique, en rétablissant l’ascenseur social au mérite ;
— revaloriser la fonction enseignante ;
— former des adultes autonomes et réfléchis plutôt que des salariés consommateurs.
UPR Réunion – Union du peuple pour rétablir la démocratie