« Nou lé pa plus, nou lé pa moins », répétait Nassimah Dindar, présidente du conseil départemental, ce mercredi. C’est un sentiment de colère et d’injustice qui règne parmi les élus suite à l’annonce du montant du fonds de soutien de l’Etat au département de La Réunion (une aide exceptionnelle pour les départements en difficulté financière qui aide au paiement du RSA). 4,9 millions d’euros ont été accordés à La Réunion cette année, contre 6,7 millions l’année dernière. Et ce, malgré une hausse de l’enveloppe totale pour 40 départements, passant de 50 millions d’euros en 2015 à 200 millions d’euros en 2016 ; dont 30 millions pour les Dom. Suite à cette hausse, le conseil départemental s’attendait à un montant de l’ordre 16 millions d’euros. On est loin des 4,9 millions accordés.
« Nous sommes le département avec le plus de bénéficiaires du RSA, soit 95.000 et notre budget est de 600 millions d’euros sans compensation, explique Nassimah Dindar, et malgré le fait que nous répondons à tous les critères et que l’enveloppe de l’Etat soit multipliée par quatre, l’aide accordée diminue pour nous alors qu’elle est de bien plus pour la Guyane et Saint-Martin ». « On est presque méprisé, ajoute Cyril Melchior, vice-président chargé aux finances, nous ne sommes pas écoutés ».
En effet, la Guyane s’est vu accorder 19 millions d’euros et Saint-Martin 4,9 millions, pour 35.000 habitants. Ces sommes correspondent à 80 euros par habitant en Guyane et et 138 euros à Saint-Martin. A La Réunion, on comptera 5,8 euros par habitant. » Et ce qui reste à la charge de l’habitant est 138 euros à La Réunion, contre 50 euros en moyenne dans les autres départements « , précise la présidente.
« Les mauvais élèves sont récompensés »
L’Etat aurait expliqué pourquoi La Guyane et Saint-Martin touchent 80% de la part du fonds de soutien cette année. La Guyane serait en déficit de 3,6% alors qu’elle ne l’était pas l’année dernière. Et en 2015, Saint-Martin n’était pas intégré dans le fonds et aurait une dette de 40 millions d’euros auprès de la Caf.
« Si elle n’est pas récompensée, la bonne gestion devrait être traitée de façon équitable, mais au lieu de ça, les mauvais élèves sont récompensés ». D’où la décision du conseil départemental : maintenir leur prévision de fonds de soutien à 16 millions d’euros. Où trouver les 11 millions manquants ? « Ils seront retirés des 598 millions d’euros que nous donnons à la Caf pour le RSA, affirme Nassimah Dindar. Avec les 16 millions d’aide prévue, notre budget est équilibré et sincère ».
Un budget qui sera voté en séance plénière le 14 décembre.