C’est sur le vaste site du lycée Léon de Lepervanche du Port (le troisième en superficie de l’île) que le Recteur a voulu marquer sa rentrée à lui. La deuxième dans un lycée professionnelle depuis sa nomination à la tête de l’Académie Réunion.
Pendant plus d’1h30, le dialogue entre lui et l’équipe pédagogique semble avoir été constructif. Même si la boîte à idées est ouverte, le mot "sanction" revient de plus en plus dans la bouche du Recteur. Le choix de ce lycée ne s’est d’ailleurs pas fait au hasard.
"La raison de mon déplacement ici ne tient pas du fait que ça soit un lycée professionnel mais parce que c’est un lycée pilote en matières d’absentéisme et de décrochage scolaire". Voilà qui est dit. Après une vaste campagne informative l’année scolaire passée, 2011 marquera résolument un virage plus répressif.
Taux de décrochage deux fois supérieur à la métropole
"Les parents doivent être avertis", lance Mostafa Fourar. "Ils doivent prendre leur responsabilité car nous avons le devoir d’appliquer la loi", avant de tempérer : "mais j’espère qu’on n’en arrivera pas là".
Le constat en terme d’absence des élèves est alarmant. "Qu’avons nous réussi à faire jusqu’à maintenant : amener un taux important d’une génération au niveau bac, nous sommes passés de 57 à 65% cette année, mais on a un taux de décrochage de 12%, c’est le double du niveau national", résume pour justifier sa politique plus sanctionnante le Recteur. Pour ce serrage de visses en matière d’absentéisme, des plateformes de décrochage verront le jour, toujours en lien avec la Préfecture.
"Jusqu’à présent nous avons été assez tolérants"
Chaque année, ce sont tout de même 1.800 élèves qui quittent le milieu scolaire sans diplôme, sans qualification. "On ne peut pas laisser la situation se dégrader", juge-t-il.
"L’absentéisme : c’est en amont du décrochage scolaire, les parents sont aussi impliqués". Ces derniers sont désormais prévenus. Le Recteur trouve la bonne formule pour que le message soit assez percutant : "jusqu’à présent nous avons été assez tolérants. II faut savoir que l’absentéisme peut aboutir à la suppression des allocations familiales". Le message sera-t-il entendu au-delà des grilles du lycée Lepervanche ?