Zinfos : La loi Lurel, contre la vie chère, sera débattue la semaine prochaine au Sénat. Que pensez-vous de ce projet de loi ?
J-H Ratenon : Aujourd’hui, on constate que la situation économique continue de s’aggraver. A l’Arcp, on pense qu’avec le gouvernement actuel, le changement, ce n’est pas maintenant.
Nous estimons que la loi Lurel, actuellement en préparation, ne résoudra pas le problème de la vie chère à court terme. Cette loi pose uniquement le problème de la concurrence mais ne va pas aboutir à une limitation des prix. Pour nous, cette loi est une déception. Pendant ce temps-là, les revenus stagnent et la Réunion prend le chemin de l’obésité de la pauvreté (sic).
Alors que proposez-vous pour résoudre le problème de la vie chère à la Réunion ?
Il faut instaurer une égalité économique à la Réunion. S’attaquer à la surrémunération, d’une part. Il faut abroger l’octroi de mer à la Réunion.Et à l’octroi de mer d’autre-part. Il faut abroger l’octroi de mer à la Réunion. A l’origine, l’octroi de mer était créé pour protéger la production locale. Mais on constate qu’il ne joue plus ce rôle.
Aujourd’hui, c’est même un élément structurel d’augmentation du coût de la vie. Les recettes de cet octroi de mer, censées être utilisées par les communes pour leur bon fonctionnement servent en réalité à payer les avantages des élus, leurs voyages en métropole pendant le congrès des maires et servent à financer la prime de vie chère d’une catégorie des employés communaux.
En quoi supprimer cette taxe contribuera à effacer en partie le problème de la vie chère ?
Si on supprime l’octroi de mer et que l’on maintient la TVA à taux réduit, cela instaurera un début d’égalité avec la métropole. L’argent que les consommateurs dépensaient avec l’octroi de mer restera dans l’économie réunionnaise. Cette suppression est nécessaire afin de compenser notre éloignement. Aujourd’hui, la Réunion a 20 ans de retard par rapport à la métropole sur le plan de la santé, à cause de la pauvreté. La population réunionnaise vieillit mal, le chômage ne cesse d’augmenter. On ne peut pas continuer comme ça
Et si les communes estiment que la suppression de cette taxe est un manque à gagner pour les collectivités, elles devront se retourner vers l’Etat, au nom de l’égalité avec la métropole. A l’Arcp, nous demandons une nouvelle gouvernance économique. Et nous demandons au maire de revoir le mode de gestion de leurs communes.