Vendredi dernier, [le Conseil départemental du Haut-Rhin décidait de conditionner le versement du RSA à 7 heures hebdomadaires de bénévolat]urlblank:http://www.zinfos974.com/Haut-Rhin-Le-RSA-verse-sous-condition-de-benevolat_a97272.html . Une décision sur laquelle la députée Monique Orphé a interpellé ce mercredi la ministre des affaires sociales Marisol Touraine, à l’occasion de la séance de questions au gouvernement.
Pour la député réunionnaise, la mesure est choquante. « Dans de nombreux départements, les majorités de droite élues en mars dernier se servent de leurs responsabilités pour remettre en cause les politiques sociales », déclare-t-elle.
L’élue rappelle que l’insertion doit être une priorité mais souligne : « La mesure proposée par la droite a déjà été expérimentée en 2011 : ce fut un échec. Elle met surtout en évidence la tentation qu’ont certains de démanteler notre modèle social et de faire reculer la solidarité au nom d’un discours idéologique qui voudrait faire passer les allocataires des grandes prestations sociales pour des assistés »
Monique Orphée conclut son intervention en questionnant Marisol Touraine sur l’analyse de ce qu’elle qualifie de « tentatives de destabilisation des grandes allocation ».
Une pure gesticulation politique
Devant l’Assemblée, la ministre donne raison à l’élue réunionnaise« de souligner qu’un certain nombre de déclarations fracassantes ont donné, au cours des dernières semaines et surtout des derniers jours, le sentiment que le droit pouvait être à géométrie variable » et rappelle que cette mesure est illégale : « Lorsque l’on veut que les bénéficiaires d’aides sociales respectent le droit et la loi […] si l’on est une collectivité territoriale, on commence par respecter la loi. Or celle-ci ne permet pas aujourd’hui de subordonner le versement du RSA à l’accomplissement d’activités non rémunérées ».
Marisol Touraine, qui souligne que la formule « travail bénévole obligatoire » est « assez spéciale », condamne par ailleurs les propos tenus dans le Haut-Rhin, jugeant qu’ils « relèvent de la communication dans le meilleur des cas, mais surtout de la pure gesticulation politique ».
« Je dis donc très simplement à [ce] département que, s’il peut proposer des contrats d’insertion aux 20 000 bénéficiaires du RSA, alors je dis : ‘Banco ! Chiche !’ Car c’est bien de cela dont nous avons besoin », a-t-elle conclu sous les applaudissements.