Au soir des élections, tous les observateurs se sont accordés à saluer la victoire sur le fil de la coalition MEDEF/CGPME/Vimbaye qui l’a emporté par 19 voix contre 17 à l’alliance Patel/Narayanin, qui était pourtant donnée grande favorite au départ.
Cependant, à y regarder de près, les choses sont loin d’être aussi simples et les négociations en cours pour la présidence bien plus ardues qu’on ne le pensait.
C’est le 30 décembre prochain que doit avoir lieu l’élection du bureau de la Chambre, et par voie de conséquence de son président. Et bien malin celui qui peut dire aujourd’hui qui sortira du chapeau…
Une situation moins claire qu’il n’y parait
Si la coalition MEDEF/CGPME/Vimbaye est certes arrivée en tête, elle arrive malgré tout affaiblie dans la négociation dans la mesure où elle compte moins d’élus que l’autre « grosse » liste, celle de la Fédaction d’Ibrahim Patel : 12 voix pour le MEDEF contre 13 pour la Fédaction. Si la liste MEDEF/CGPME/Vimbaye a gagné, c’est pour beaucoup grâce à la CGPME et à Rico Vimbaye, qui ont fait mieux que Guyto Narayanin, l’allié d’Ibrahim Patel.
Le fait que le MEDEF n’écrase pas les autres listes le fragilise, car il n’est pas en position de force pour négocier.
Un MEDEF sans réel présidentiable
Plusieurs noms de présidents possibles ont été avancés au MEDEF : Jérome Isautier, mais qui ne le souhaite pas vraiment, Jean-François Rivière, mais c’est Daniel Moreau qui semble faire l’unanimité. Problème : il ne serait pas très chaud et préfèrerait être en position de n°2 avec un fort pouvoir lui permettant de contrôler un président minoritaire, plutôt que d’assumer la présidence.
Pour l’heure, ce serait la solution vers laquelle on s’orienterait, avec un MEDEF tout puissant au sein du bureau, mais avec un président qui ne serait pas issu de ses rangs.
Une CGPME divisée
Officiellement, c’est Yvrès Hoarau qui est la tête de liste de la CGPME et qui, dans ce schéma, pourrait postuler à la présidence. Mais il doit faire face à une forte opposition interne, regroupée autour de Pascal Plante, qui était en charge de la coopération régionale dans l’ancienne mandature, qui connait donc bien la Chambre, qui « ne mange pas un grain de sel » avec Yvrès Hoarau, et qui aspire à de plus hautes responsabilités.
On peut dire sans grand risque de se tromper que la CGPME (6 sièges) est aujourd’hui divisée en deux et qu’il existe des cicatrices qui seront difficiles à refermer.
De là à penser qu’une partie de ses élus pourrait basculer et rejoindre Ibrahim Patel, il y a un pas qui n’est pas d’actualité pour le moment, mais qu’il ne faut pas écarter totalement.
Un Rico Vimbaye en position de force
S’il ne détient qu’un siège, Rico Vimbaye est malgré tout en position de force car c’est lui qui fait la majorité, selon le camp dans lequel il choisit de se placer.
Autant dire que sa voix vaut aujourd’hui de l’or et, comme le dit le dicton, on sait bien que « tout homme a un prix« …
Un Guyto Narayanin affaibli
Guyton Narayanin n’a pas mégoté sur les frais de campagne. Malgré cela, il n’a pu obtenir que 4 sièges, ce qui le fragilise fortement.
Aujourd’hui, dans un des chémas possibles, Ibrahim Patel pourrait se détourner de lui pour faire alliance avec le MEDEF et tout ou partie de la CGPME. En lui « piquant » au passage plusieurs de ses élus qui préfèreraient pouvoir œuvrer au sein d’une majorité plutôt que d’être cantonnés dans une opposition inefficace et stérile…
Un Ibrahim Patel revigoré
Comme on le voit, la position d’Ibrahim Patel est bien plus forte que les résultats ne le laissent apparaitre.
Le scénario d’une alliance avec le MEDEF, la CGPME et une partie des élus de Guyto Narayanin est aujourd’hui le plus probable, mais ce n’est pas le seul. Le président de la Fedaction aurait plusieurs autres possibilités d’alliances dans son sac et il serait raisonnablement optimiste.
Réponse avant le 30 décembre…