« Ces chefs d’entreprises sont des patrons voyous », le secrétaire général de la CGTR sud, Max Banon ne mâche pas ses mots. Entouré hier d’une douzaine de salariés lésés, il a pointé du doigt les entreprises qui « perçoivent des subventions de la Région, d’organismes de formation ou du Pôle emploi tout en se livrant à des manigances ».
Le syndicaliste en veut pour preuve ces employés des salons de coiffure et de massage Bô Institut qui sont sans nouvelles de leur chef d’entreprise depuis juillet 2015. Judikaël Mistrin se serait ainsi installé à l’Ile Maurice en laissant derrière lui une trentaine de salariés à qui il n’a pas signifié la fin de leur contrat.
« Ce chef d’entreprise a pourtant reçu des aides de la Région, de l’Agefos à hauteur de 10 000 euros par stagiaire sans pour autant respecter les conventions », proteste Max Banon qui rappelle que l’évasion fiscale des capitaux à La Réunion serait de 500 millions d’euros par an dont à peine 10 % seraient récupérés par l’Etat.
Le deuxième cas concerne l’hôtel Le Battant des Lames à Saint-Pierre qui a ouvert en décembre dernier. Dans ce dossier, le syndicaliste rapporte que du personnel qualifié aurait été formé et recruté pour finir par être remercié avant la fin de leur période d’essai, tout cela « sans causse réelle et sérieuse, pour des problèmes relationnels ».
14 personnes seraient ainsi touchées par cette « situation évidemment complexe à traiter par rapport au code du travail ».
« 8 personnes (qui) ne correspondaient pas aux attentes »
Pour Max Banon, la question du contrôle des financements publics octroyés aux entreprises privées doit être posée. « C’est un scandale. A un moment donné on doit dire stop ! ». Des démarches ont été entreprises notamment auprès de la Préfecture, du Pôle emploi et de la Dieccte pour que « chacun prenne ses responsabilités, y compris les élus de la Région. »
Contactée, la direction de l’hôtel dément formellement ces accusations. « Aucun licenciement n’a été fait à ce jour », indique Romy David, le directeur exécutif de l’hôtel. « 8 personnes n’ont pas été retenues à la fin de leur période d’essai parce qu’elles ne correspondaient pas aux attentes. Avec 4 d’entre elles, nous avons même eu de graves soucis de comportements ». 5 autres salariés auraient préféré démissionner.
Romy David l’affirme, il n’a « rien à cacher ». Sur les 40 salariés que compte l’hôtel, 36 sont en CDI et 4 en extra et « moins de 50 % sont en contrats aidés ». Soutenue par la Caisse des dépôts et des consignations et par la Région, « l’entreprise fait tout pour respecter les conditions fixées par les deux institutions », assure-t-il.
Récemment, l’hôtel aurait fait l’objet d’un contrôle des services de la Région. « J’ai également appelé moi-même la Dieccte pour être en règle« , lance le directeur.