Le symbole était bien choisi : le parvis des Droits de l’Homme pour des femmes en quête de sérénité professionnelle et sociale, mais aussi de respect. “Mon contrat d’assistante d’éducation a pris fin au mois d’août. J’ai donc été licenciée”.
“Mais, lorsque j’ai appelé mon établissement scolaire pour avoir le document que je dois remettre à l’Assedic, une secrétaire m’a incendiée parce que j’ai osé porter ma demande de titularisation devant le tribunal administratif”, raconte Annie, 24 ans.
“Nous sommes plusieurs à n’avoir reçu le document pour l’Assedic que trois semaines ou un mois après notre licenciement. C’était la sanction pour avoir osé défendre nos droits et notre dignité. Conséquence : ce mois-ci, nous n’aurons aucun revenu. Comment ceux qui ont des enfants vont faire pour s’en sortir ?”, poursuit-elle.
C’est Jean-Hugues Ratenon qui enfonce le clou. “Dans un courrier, le Recteur de La Réunion a demandé aux chefs d’établissement condamnés par le tribunal administratif d’user de toutes les procédures juridiques possibles pour ne pas payer ou titulariser les assistants d’éducation. Où est la considération humaine de ces personnes sensées éduquer et former l’avenir de demain ?”
Le président d’Agir pou nout tout pointe également du doigt la mauvaise gestion du dossier de l’Arast. “Le public et les salariés ont droit à des chiffres différents chaque jour. Lesquels sont vrais ? Lesquels donnent une vraie photographie de la situation financière de l’Arast ?”
“Comme pour les assistants d’éducation ou d’autres catégories socioprofessionnelles menacées de licenciement ou de plan social, il manque de transparence dans les informations données. Pourtant, il s’agit dans le dossier de l’Arast d’argent public. Ce public n’est-il pas en droit de savoir ce qu’on fait de l’argent de ses impôts. Ceux qui payent ont le droit de savoir”.
“Et jusqu’à présent, les responsables n’ont parlé que d’argent. Et qui se soucie de la dignité humaine de ces hommes et ces femmes qui craignent pour leur modeste revenu ? C’est ainsi que nous continuons à faire glisser notre population vers la précarité”.
“Faut-il attendre une explosion sociale pour qu’enfin, le problème actuel soit pris dans sa globalité, y compris dans sa dimension humaine ?”, s’interroge Jean-Hugues Ratenon.