Je sais que chacun pourra dire, la rime est facile lorsqu’elle est copiée, mais quoi qu’il en soit le vide s’installe dès que l’on a passé 50 ans.
On est né avec des paroles, on c’est ouvert aux textes de la chanson française avec « La montagne » ou « Ma France » et puis pouf, la vie s’en va et nos rêves, nos combats et nos amours s’estompent et l’on se dit qu’on sera un jour le suivant de cette longue liste de gens qui passent !
« L’amour est cerise et le temps pressé c’est parti remise pour aller danser« . Danser oui peut-être, mais sur le ventre du monde, d’un monde qui se dissout dans un univers virtuel ou les musiciens ne pincent plus les cordes d’une guitare, ni ne tapent plus sur les touches d’un piano, mais composent des formules informatiques.
Alors, le poète a pris son échelle l’a posée sur ses épaules et s’en est allé escalader son dernier chêne ou peut être retrouvera-t-il Félicien pour faire la bamboche ou pour un poker au paradis des troubadours.
Voilà, c’est fini, mais il reste des textes et des musiques, mais surtout une idée que lorsqu’on est un simple instituteur, on peut donner du bonheur. Du bonheur peut-être, mais aussi des idées et surtout des envies de tout foutre en l’air et de dire allez tous vous faire voir messieurs qu’on dit grands.
Je vous laisse tomber, car la mort c’est une fuite même lorsqu’elle n’est pas voulue, même lorsque comme disait Brel, cela s’arrête parce que l’arbitre l’a décidé. Mais qui sait, dis-moi pour toi l’arbitre, toi le mécréant, le bouffeur de soutanes, toi le juif qui nous dit : « certains priaient Jésus, Jehova ou Vishnou, mais d’autres ne priaient pas, qu’importe le ciel, ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux » !
Tu n’as jamais vécu à genoux toi le vrai coco, tu as été au bout de tes idées et tu as servi la France, non comme un militaire, mais comme un poète, un poète qui poétise et qui met le doigt là où ça fait mal, la France plutôt ta France ! Celle des travailleurs et des rêveurs, pas celle des boursiers et des usiniers.
Alors, demain lorsque j’aurai posté ces lignes, les crevards et les corneculs vont soit t’encenser, soit t’escagasser et tous les vieux clichés anti ceci, anti cela, vont ressurgir.
Voilà, moi je voulais te dire adieu l’artiste, mais je ne savais pas comment, espérons que tu auras compris que le vieil Anar que je suis ne va pas pleurer, mais juste te rappeler que si tu pense toujours que Dieu n’existe pas, ce n’est pas la peine de revenir pour me le dire, garde tes certitudes, moi je m’arrangerais avec les miennes.
Une dernière chose avant te laisser partir aux fleurs, je pense qu’il y a quelqu’un de l’autre côté de la terre du côté ou l’on va te mettre, qui dans son vieux pardessus râpé va pleurer son vieux et penser que cette putain de vie n’est sans doute pas terrible, mais on en a pas d’autre, alors…