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Quand les zampones cocotiers… deviennent plaquettes de freins !

La débrouillardise a un nom : Madagascar. Leur système  » D « , en bien des points, ferait pâlir de jalousie les pourtant extraordinaires bricoleurs de chez nous. Je vais vous en raconter une bien bonne pour amorcer gaillardement le week-end. Accrochez-vous… Tous ceux qui ont visité la Grande Île ont été surpris par le nombre de ce qu’on […]

Ecrit par – le lundi 24 octobre 2016 à 10H11

La débrouillardise a un nom : Madagascar. Leur système  » D « , en bien des points, ferait pâlir de jalousie les pourtant extraordinaires bricoleurs de chez nous.

Je vais vous en raconter une bien bonne pour amorcer gaillardement le week-end. Accrochez-vous…

Tous ceux qui ont visité la Grande Île ont été surpris par le nombre de ce qu’on appelle  » les épaves roulantes « . Des dizaines, des centaines de milliers de véhicules d’un autre âge, circulent. Vaille que vaille mais ils circulent. Comme ces 4 CV Renault qui font taxi.

Ce n’est pas le fruit du hasard. Désargentés, les Malgaches ont porté la bricole, le rafistolage, les bouts de ficelles au rang d’art majeur. Question de survie.

Les pièces détachées étant hors de prix, ils les fabriquent. Il suffisait d’y penser. Pour les plaquettes de freins, tenez, sans lesquelles aucun véhicule ne roulerait. La technique a été mise au point par les taxis-bé longue distance.

Lorsqu’elles sont nasebroques, le chauffeur court chez un pote bricoleur qui va lui en faire avec des zampones de cocotier. Les zampones sont cette partie cartonneuse, dure, fibreuse, reliant la palme au tronc. Ici, on en fait des abat-jour, des trucs artisanaux fort jolis au demeurant. Les Malgaches en font des plaquettes de frein !

L’artiste commence par découper plusieurs épaisseurs de zampones aux dimensions requises. Puis il les contrecolle avec de la colle de ti-natte (ultra résistante à la chaleur et aux frottements), sous étau pour que l’engin prenne la forme désirée. Au bout d’une journée, la  » plaquette  » est remontée sur les tambours.

Cela fonctionne trois mois (au mieux) mais ça fonctionne et pendant ce temps, le taximan peut rouler, gagner sa vie, entretenir sa famille… et se payer son toka gasy à l’étape car il n’y a pas de mal à se faire du bien.

Autre preuve que ces gars-là sont des champions de la démerde : on peut voir aux pieds des escaliers du Lido les rechargeurs de briquets. Ils opèrent avec une bouteille de gaz sur laquelle ils ont bricolé une seconde sortie et rechargent les briquets… cigarette au bec.

Ca me fout une trouille du tonnerre de Zeus quand je les vois ; je passe sagement au large. Il paraît que pas une bonbonne n’a jamais explosé. Mais on ne sait jamais…

Jules Bénard

 

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