Hier soir, une équipe de Réunion 1ère a été vigoureusement prise à partie par les militants du Front national devant la « permanence » du parti, à Saint-Pierre. Les deux journalistes souhaitaient suivre la réaction des militants lors de la divulgation des résultats. Ils ont commencé par téléphoner à la permanence et se sont fait copieusement insulter. L’équipe est finalement venue sur place et la situation s’est rapidement envenimée. Là encore, les journalistes ont reçu une volée d’insultes et les militants leur ont clairement signifié « qu’ils n’avaient pas leur place ici » selon un des journalistes présent sur place.
Très agressifs, les militants ont prévenu qu’ils casseraient tout, matériels et journalistes, si ceux-ci tentaient de filmer. La journaliste a finalement reculé d’une dizaine de mètres pour faire des images de la permanence et quelques surexcités lui ont couru dessus pour l’intimider. « On a dû attendre 22h30 pour obtenir une réaction de Joseph Damour », souligne l’un des journalistes qui dit avoir été marqué par la « haine » des militants. « C’était hyper-violent« , précise-t-il. Même Eli Taieb, pourtant l’un des leaders du parti à la Réunion, aurait prévenu les journalistes qu’il ne pouvait garantir leur sécurité si la caméra été allumée. « En repartant à la voiture, ils nous ont suivis et menacé de la brûler et nous avec », souligne le journaliste.
L’interview de Jean-Marc Collienne n’est pas passée
Apparemment, les frontistes péi ont la rancune tenace et plus particulièrement, justement, envers les journalistes de Réunion 1ère, qui, selon Joseph Damour, ont fait un accueil « très négatif à Marine Le Pen » lors de sa venue à la Réunion. Ils reprochent plus particulièrement à Jean-Marc Collienne d’avoir malmené la candidate du Front national sur le plateau de la chaîne publique. Le secrétaire régional du FN juge que « certains militants n’ont pas accepté qu’une télévision publique agresse leur candidate (…) Je suis plutôt un démocrate et un pacifique (…) Il y a quand même du travail à faire du côté du service public. Une télévision publique doit porter l’information et ne pas être partisane », a expliqué le chef du FN à la Réunion.
Certes, mais les militants doivent aussi éviter les amalgames et l’emploi de méthodes de voyous. Le score de Marine Le Pen leur est d’ailleurs peut-être un peu monté au cerveau. « Quand Marine Le Pen sera présidente, dans cinq ans, vous les journalistes, vous dégagerez » auraient-ils dit aux journalistes. Heureusement, nous n’en sommes pas encore là, mais il y a quelques raisons de s’inquiéter sur la façon dont les militants du FN conçoivent le traitement de l’information….