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Quand le bâtonnier Hoareau interpelle le roi d’Arabie…

Correctionnelle Sud – Mardi 08 septembre 2015 : Roland Técher, 53 ans, est un modeste agriculteur-éleveur-béqueur d’clefs de Tapage, La Rivière. Sur son bout de terrain en pente, « rocailleux, sablonneux, malaisé » disait le poète, (« sable aux oeufs mal au nez », parodiait Pierre Repp), il n’a jamais fait que travailler. Quelques poulets, […]

Ecrit par Jules Bénard – le mardi 08 septembre 2015 à 15H46

Correctionnelle Sud – Mardi 08 septembre 2015 : Roland Técher, 53 ans, est un modeste agriculteur-éleveur-béqueur d’clefs de Tapage, La Rivière. Sur son bout de terrain en pente, « rocailleux, sablonneux, malaisé » disait le poète, (« sable aux oeufs mal au nez », parodiait Pierre Repp), il n’a jamais fait que travailler. Quelques poulets, des canards, un ti cochon… Sur ce bout de terrain hérité de ses parents, avec peu, il fait quand même vivre sa famille et éduque ses enfants vaille que vaille. Une de ses filles est même en études de droit et deviendra peut-être avocate ?

Chaque fois qu’il pense pouvoir gagner un petit quelque chose en plus, il bâtit un petit étable, un poulailler, sans autorisation autre que sa volonté de bosser chevillée aux tripes.

« Qu’ils y viennent ! »

Ce qui fait que ce bosseur dans l’âme a eu plusieurs fois maille à partir avec notre Justice.

Tout récemment, notre homme a été la victime de gangs de voleurs. Des instruments, des machines, de la volaille, tout a disparu. 40 canards, 50 poulets, c’est beaucoup, c’est trop pour un gros travailleur gagne-petit.

Alors, un jour, bonhomme a choisi d’habiter dans son poulailler après avoir fait cadeau de sa maison à son fils. Si les voleurs viennent, ils trouveront à qui parler !

Son épouse, très malade, ses enfants, restent dans la maison mais de son poulailler sommairement rendu habitable, il continue de veiller à leur subsistance. Pour gagner quelques sous de plus, il fait du transport occasionnel de matériaux dans sa camionnette. En tout, « 600, 700 euros par mois, madame la présidente… quand ça va bien ! »

Ce brave homme a été poursuivi en justice pour constructions illégales. Ce qui, au strict regard de la loi, est vrai. En 2013 encore, en appel, la Cour a donné raison au bâtonnier Hoareau et relaxé le prévenu sous motif que « le terrain, mité, ne risquait plus grand-chose ».

« Auriez-vous verbalisé le roi d’Arabie ? »

Après le réquisitoire de la substitut Tanguy, réclamant rien moins que la démolition d’un parc poule et d’un petit parc cochon, le bâtonnier s’en est pris au représentant de la DEAL (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement). En cognant fort, allusion sans fards à une affaire ayant défrayé la chronique :

« Sur une plage française, récemment, auriez-vous verbalisé le roi d’Arabie pour un ascenseur construit sur les pas géométriques ? Auriez-vous verbalisé sa suite de 2500 personnes ? Faut-il être un pétromonarque (beau néologisme !) pour avoir droit à toutes les attentions ? J’ai mal à mon sentiment français ! Faut-il être étranger chez soi pour avoir droit à la compréhension de nos autorités ? »

S’adressant à la Cour, l’avocat a prévenu : « Si vous condamnez monsieur Técher, nous irons développer les mêmes arguments qui nous ont déjà valu d’être relaxés ».

Il faut croire que la Justice a des sous à gaspiller puisque Roland Técher a été condamné à démolir son parc poule. Affaire à suivre en appel…

 

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