Il y a quelques mois, les planteurs réunionnais obtenaient leur premier versement relatif à la prime bagasse, un dossier qui a nécessité une certaine débauche d’énergie à l’échelle locale. Cet après-midi, c’est du côté de Piton Saint-Leu que le président de la Chambre verte, Jean-Yves Minatchy, a évoqué la prime des sous-produits de la canne que sont l’alcool et la mélasse. Une nouveau dossier dont les premiers pas se sont déroulés en janvier par des discussions entre la Chambre d’agriculture de la Réunion et un des responsables du second groupe sucrier européen Tereos.
Pour Jean-Yves Minatchy, pas question de pratiquer la langue de bois. Les planteurs doivent se partager les bénéfices issus de l’alcool et de la mélasse étant donné que ce sont eux qui fournissent, en amont, la matière première nécessaire à la conception de ces produits. « Nous fournissons cette matière première, nous demandons un partage de toutes les richesses issues de la canne. Sans nous, il n’y a pas de transformation, il n’y a pas de sous-produits de la canne« , explique Jean-Yves Minatchy.
En partant d’une production de 119.000 hectolitres d’alcool pur et un résultat de 22 millions d’euros de recettes à l’année, mais aussi d’un tonnage annuel moyen de 1,8 millions de tonnes de cannes à sucre à 13,20 euros la tonne pour le planteur, Jean-Yves Minatchy propose de répartir cette somme entre planteurs et usiniers à hauteur de 60% pour les premiers, soit 7,30 euros, contre 40% pour les seconds. « Il faut que l’on arrive à ce partage, que la discussion commence pendant la campagne sucrière et que l’on arrive à négocier pour que cette revendication aboutisse, je dirais, le plus rapidement possible« , poursuit le président de la CGPER.
Du retard en perspective pour des planteurs de l’Ouest
Il y a encore une dizaine de jours, on annonçait une excellente campagne sucrière pour 2010. Mais, avec les incendies criminels enregistrés dans l’Est et la fermeture prolongée de la plate-forme de réception cannière de Stella, pas de doutes, il va falloir revoir certaines prévisions à la baisse. C’est en tous cas le message qu’a voulu faire passer Jean-Yves Minatchy à Piton Saint-Leu, en milieu d’après-midi.
Selon le patron de la Chambre verte, la plate-forme de Stella ne sera pas prête pour le démarrage de la campagne sucrière dans le Sud et l’Ouest ce jeudi. « Contrairement aux autres centres de réception du Sud, (…) qui vont recevoir les récoltes le 15 juillet, Stella ne commencera peut-être que lundi prochain. Pour nous, ce n’est pas du tout acceptable« , dénonce le président de la CGPER .
Résultat, Jean-Yves Minatchy demande un effort aux responsables de la sucrerie du Gol. « Ce que nous demandons aux responsables de la sucrerie du Gol, c’est d’augmenter le quota d’apport des planteurs de Stella dès le commencement de leur campagne, c’est-à-dire lundi prochain« , ajoute le représentant des planteurs et exploitants agricoles de l’île. En effet, ce ne sont pas moins de 10.000 à 15.000 tonnes de cannes de retard avec lesquelles les planteurs vont se retrouver, au lancement tardif de cette plate-forme.