Mohamed Rochdi a depuis un certain temps déjà un rapport de l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) sur son bureau. Malgré de nombreuses demandes, il refuse obstinément de le rendre public. Faut croire qu’il craint ce qu’il contient.
Zinfos a réussi à se procurer une copie du dit rapport. Et il est vrai qu’il n’est pas très tendre pour la politique menée par Mohamed Rochdi, même si, comme il est de coutume entre gens d’un certain milieu, tout est dit de manière très diplomatique. Il faut donc parfois lire entre les lignes pour comprendre réellement le sens des reproches faits au président de l’Université.
Le rapport de 32 pages détaille abondamment le fonctionnement de l’Université de la Réunion. Mais c’est dans les deux dernières pages, les conclusions, que l’on trouve un concentré de ce qui est reproché à l’équipe de Mohamed Rochdi.
Premier reproche : une trop grande « préditentialisation » de la gouvernance, assurée par Mohamed Rochdi et ses proches, sans participation de l’opposition et sans concertation suffisante avec les autres responsables. Ce qui se traduit notamment par la phrase suivante : « Malgré la mise en place de nombreuses instances dédiées à la concertation et au partage d’orientation, le dialogue nécessaire entre l’équipe présidentielle et les directions de composantes et de laboratoires est à parfaire pour créer une culture universitaire… »
Deuxième point : les relations exécrables entre la présidence de l’Université et la Région, pourtant partenaire prioritaire : « Les relations entre l’Université de la Réunion et la Région sont actuellement tendues. Quelles qu’en soient les raisons, cette situation est fortement dommageable pour tous« …
Mais les critiques les plus virulentes concernent peut-être le secteur de la formation : « Absence de maîtrise de l’offre de formation et de son coût, manque d’indicateurs indispensables au pilotage et à l’évaluation, difficultés budgétaires, nécessaire réorganisation administrative« . N’en jetez plus, la coupe est pleine…
Autre gros point noir, la réussite des étudiants : Les membres de la mission d’évaluation pointent du doigt le taux de réussite extrêmement bas, qui n’est que de 20% en licence, toutes filières confondues. D’où la recommandation de mettre en place « des mesures incitatives amenant une réelle prise en compte par les responsables de diplômes« .
Beaucoup plus grave : Le rapport pointe également du doigt « l’impasse budgétaire dans laquelle va vite se trouver l’Université de la Réunion sous le double effet du nombre de contractuels présents et du récent protocole d’accord les concernant« , avec cette conclusion qui va certainement fortement intéresser les personnels de l’Université et leurs syndicats : « Une titularisation après deux ans (…) semble difficilement soutenable financièrement« …
En conclusion, les rapporteurs notent « une absence de maîtrise de l’offre de formation et de son coût, le manque d’indicateurs indispensables au pilotage et à l’évaluation, les difficultés budgétaires, la nécessaire réorganisation administrative« . C’est à se demander ce qui marche…
(Lire ci-dessous le rapport dans son intégralité…)