Des milliers de cas en métropole, une centaine pour le moment recensée à la Réunion, le scandale sanitaire des prothèses mammaires PIP poursuit son long travail de recensement. Depuis lundi et l’ouverture à la Réunion d’une ligne dédiée*, « 28 appels nous sont parvenus au mardi soir. Il y en a donc encore plus depuis puisque nous avons environ 15 appels par jour », observe Marie Baville, directrice adjointe de la veille et de la sécurité sanitaire à l’ARS.
« Les appels que nous recevons ne sont pas tous des appels de femmes ayant la certitude de porter de telles prothèses. Beaucoup appellent pour demander des informations relatives à leur parcours de santé », explique-t-elle. Dans les faits, et même si l’opération chirurgicale a eu lieu il y a 3, 4 ou 5 ans, la patiente a dû conserver « un document contenant les informations sur son opération ».
Depuis 2002, environ 136 cas d’implants de cette marque défectueuse ont été recensés selon l’ARS. Cette évaluation a été rendue possible grâce aux remontées d’informations des établissements de santé. « Mais ce chiffre pourra évoluer », concède Marie Baville, d’autant plus que des femmes qui ont pu être opérées en métropole ont entre-temps déménagé dans notre île. Dans ce cas, les démarches se poursuivront localement. « Le recensement auprès des établissements de soins se poursuit », continue-t-elle.
Pas de prise en charge totale pour les chirurgies esthétiques
« Une fois l’appel passé à l’ARS, la personne se rapproche de son chirurgien ou, s’il n’exerce plus, auprès d’une établissement de santé habilité pour de tels actes de chirurgie. Lors de la consultation sera ensuite proposé l’exploitation des prothèses. En fonction de la réponse de la patiente sera effectuée cette opération ou non », précise la directrice adjointe.
En cas de refus de la patiente, un suivi régulier lui sera proposé. Enfin, concernant la prise en charge et devant l’étonnement de certains qui se demandent pour quelle raison la Sécurité sociale prend en charge l’opération d’explantation des prothèses, Marie Baville rappelle que le ministère de la Santé a porté plainte contre la société ayant mis sur le marché ces prothèses défectueuses.
Une différence se fait malgré tout entre les opérations dites de « confort » et celles relevant de la réparation mammaire suite à un cancer du sein: « Pour les femmes ayant fait cette opération à but esthétique, elles ne seront prises en charge que pour l’explantation mais pas pour la pose de nouvelles prothèses ».
*Le standard de l’ARS reste ouvert de 9h à 17h au 0262 97 97 88