Le PCR, qui cherche à faire parler de lui, a trouvé ce qu’il pense être un bon filon en accusant les deux sénateurs Michel Fontaine et Didier Robert d’être « anti créole » en raison de leur vote contre la ratification de la charte européenne des langues régionales.
Comme d’habitude, le Parti communiste oublie de porter à la connaissance du public certains faits essentiels. Nous allons les aider à réparer cet oubli :
1) Les langues régionales sont déjà reconnues dans la constitution à l’article 75-1 depuis la révision constitutionnelle de 2008 à laquelle s’étaient opposés à l’époque les 23 élus communistes du Sénat, mais aussi les trois députés de gauche d’alors : Patrick Lebreton, Huguette Bello et Jean Claude Fruteau… Eh oui, quand on prétend dire la vérité, c’est mieux de tout dire !
A l’époque de la discussion de cet article, deux sénateurs communistes, MM. Autain et Renar, avaient déposé un amendement de suppression de cet article arguant que « les langues régionales appartiennent incontestablement au patrimoine de notre pays. Plus encore, elles font vivre sa culture. Faut-il pour autant les intégrer au corps de la Constitution, dans une période où tout est mis en œuvre pour briser l’unicité de la République, pour mettre en avant ce qui divise plutôt que ce qui rassemble ?« . Amusant, non ?
Leur amendement avait été rejeté et les langues régionales reconnues dans notre constitution par la volonté de la majorité de l’époque.
2) Le texte sur lequel les sénateurs ce sont prononcés a fait l’objet de deux avis clairs du conseil constitutionnel et du conseil d’Etat, précisant que la ratification d’une telle charte « créerait une contradiction avec les principes constitutionnels les plus essentiels, qui sont au fondement de ce qu’est la République française » ! Là aussi, difficile d’être plus clair !
Ajoutons à cela des « imprécisions rédactionnelles » relevées par le Président de la commission des lois, un risque « d’incohérence en droit interne » et « un risque de contradiction dans l’ordre juridique international » et vous comprendrez le pourquoi du rejet du texte !
Toutefois, pour tenir compte d’une volonté d’améliorer la valorisation des langues régionales, une initiative de près de 100 sénateurs a conduit à déposer une proposition de loi avec pour objectif de « donner une assise juridique plus claire à des pratiques ou usages existants et à promouvoir l’utilisation des langues régionales ».
Une fois qu’on a ces éléments, la prise de position du PCR apparait pour ce qu’elle est : une tentative désespérée de trouver n’importe quel argument en cette période de campagne électorale, quitte à se prévaloir de ses propres turpitudes…