Le comité de pilotage trimestriel du projet européen Life+ Corexerun qui se déroule le vendredi 2-décembre est l’occasion de faire un bilan d’étape sur l’avancement de ce programme coordonné par le Parc national en partenariat étroit avec le Conservatoire du littoral, la DEAL, le Conseil Régional et le Conseil Général. Des travaux de restauration écologique sont lancés depuis le mois d’août 2011. Ce sont l’ONF et le GCEIP (Groupe conservation environnement, insertion professionnelle) qui réalisent ces travaux.
La lutte contre les espèces invasives constitue le préalable indispensable à tout travail de restauration d’habitat naturel. Le degré d’envahissement est variable selon les sites, mais de manière générale, tous sont concernés.
Les 30 hectares retenus pour la restauration de la forêt semi-sèche concentrent un grand nombre d’espèces rares, qui sont fortement menacées par le développement rapide des plantes invasives. La Liane papillon provoque la mort des plants autour desquels elle s’enroule, le Choka vert et le Faux poivrier blanc bloquent la régénération des arbres indigènes. Les travaux sont difficiles à mener, en raison du caractère particulièrement accidenté des zones sur lesquelles il reste des reliques de forêt à restaurer.
L’ONF dispose d’ouvriers forestiers qualifiés qui pratiquent depuis des années ce site particulier et disposent des connaissances botaniques nécessaires pour distinguer les espèces à éradiquer des espèces à conserver. Il intervient sur les 7 sites les plus sensibles, avec la plus forte concentration en espèces rares.
Le GCEIP encadre et forme des jeunes, qui grâce à cette expérience de terrain, vont acquérir des compétences professionnelles sur les parcelles de restauration les moins sensibles mais non sans intérêt écologique. En effet, des prospections conduites par le Conservatoire botanique national de Mascarin ont permis de découvrir des espèces rares non répertoriées sur ces mêmes sites.
Cette première phase de lutte initiale doit être achevée fin 2011, afin que les travaux de plantation commencent dès le début de l’année 2012.
b[La plantation d’espèces rares]b
Dès le début de la saison des pluies, les plantations d’espèces indigènes se feront sur 6 sites. L’objectif est de renforcer le nombre de plants par espèces rares présentes sur certaines parcelles, afin d’augmenter leur potentiel de reproduction et ainsi assurer la survie de ces espèces.
Au total, ce sont 5-000 plants qui seront mis en terre sur 2 ans : Bois d’ortie, Bois de senteur bleu, Bois d’huile, Bois puant, etc.
Un projet exemplaire et transférable sur d’autres sites Le Life+ Corexerun concerne la forêt sèche, présente à la Réunion sur quelques îlots fragmentés possédant 76-% des espèces protégées de l’île, dont l’état de conservation est considéré comme critique. Cofinancé par l’Europe, le Life+ doit permettre de mettre en place et d’expérimenter des méthodes et des processus de restauration et de conservation de cet habitat pouvant être reproduits sur d’autres sites et milieux naturels.
Pour cela, chacun des prestataires qui interviennent sur les différentes actions (délimitation des parcelles, inventaire des espèces rares présentes, lutte initiale contre les espèces invasives, plantations, lutte d’entretien contre les espèces invasives) doivent rendre compte au Parc national de la façon la plus précise, des détails des travaux effectués. Les premiers retours de terrain sont en phase avec l’échéancier fixé par la Commission européenne et confirment le bon déroulement du projet.