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Procès Verbard : la messe est dite

Après onze jours de débats, les jurés de la cour d'assises de Saint-Denis sont parvenus à rendre un verdict en milieu d'après-midi. Dans l'ensemble, les réquisitions du parquet ont été suivies.

Ecrit par Mélodie Nourry – le mercredi 20 avril 2011 à 20H46

Qualifié de « hors-norme » ou de « démesuré » depuis ses débuts, le procès des deux enlèvements d’Alexandre Thélahire en 2007 l’aura finalement été jusqu’au bout.

Six heures de délibération ont été nécessaires aux jurés avant de parvenir à un verdict. Une attente interminable qui s’est soldée par des peines correspondant à peu de choses près aux réquisitions de l’avocat général Michel Baud.

Ce matin, l’audience avait repris avec les ultimes paroles des accusés. Si tous ont émis des regrets et demandé pardon à la famille Thélahire, notamment à Alexandre, d’autres ont également profité de ces quelques minutes pour adresser un message à leurs juges. « Je ne veux pas que ma fille retourne en prison et mon fils y rester pour une très longue période. Je suis une mère, ça me fait mal de les voir là », a déclaré Marie-Lucie Michel.

Certains ont quant à eux renouvelé leurs positions adoptées tout au long de ce procès. « Je n’étais au courant de rien, j’espère que vous prendrez ce fait en considération », a simplement dit Anne-Lise Florineda épouse Daleton. Sa mère adoptive, Sonia Flore, ainsi que Marie-Noëlie Latchoumane, accusées de complicité de détention pour le second enlèvement, tiendront le même discours.

« Ils ont été présentés comme des parents indignes »

Le verdict tombera finalement vers 15h30. Devant une salle d’audience comble où la tension était à son maximum, le président a fait lecture des condamnations prises à l’encontre de chacun des 16 accusés.

La première surprise viendra de l’acquittement prononcé pour Marie-Noëlie Latchoumane alors que le parquet avait requis 2 à 3 ans de prison avec sursis partiel. L’autre, de Marie-Lucie Michel qui se retrouve avec une peine supérieure à celle préconisée par l’avocat général : elle obtient 5 ans dont un avec sursis au lieu des 3 à 4 ans avec sursis partiel. Pour son avocate Me Catherine Moissonnier, cela serait dû au fait que certains de ses confrères, lors de leurs plaidoiries, ont « présenté le couple comme des parents indignes ».

Globalement, en ce qui concerne les autres accusés, les jurés auront suivi le plancher indiqué par le Ministère public. Les frères Daleton, unis dans l’exécution du kidnapping, ne seront pas tous égaux devant la peine. Bien que tous absouts du chef de « séquestration« , Johan, Patrice et Jean-Charles écoperont de 8 ans de prison. John, le chauffeur de la bande, repartira avec une peine de 7 ans tandis que le petit dernier, Yves, de 5 ans dont 3 avec sursis mise à l’épreuve.

Retour à la case prison

Effondrée à l’annonce des 8 ans de prison prononcés à son encontre, Corinne Michel profitera des quelques minutes de battement entre l’audience pénale et l’audience civile pour aller se consoler avec son père à travers la vitre du box des accusés.

La jeune fille de 23 ans qui a comparu libre est repartie menotte aux poignets. Elle a été reconnue coupable de détention, d’enlèvement de mineur de moins de 15 ans et de complicité d’enlèvement pour les deux affaires.

Placées sous mandat de dépôt également, les complices avec lesquelles elle dit avoir manigancé le second rapt, Anissa Gence et Sandrine Hoarau, respectivement condamnées à 5 ans dont 3 de sursis avec mise à l’épreuve et 6 ans de prison.

Guillaume Maillot, considéré comme le Judas qui a trahi la famille Thélahire en présentant Alexandre aux membres de la secte, s’en sort relativement bien. Avec ses 3 ans dont 2 avec sursis et mise à l’épreuve, le jeune homme s’est dit « soulagé » car il ne devrait pas retourner en prison.

Même soulagement ressenti du côté des deux principaux accusés, Juliano Verbard et Fabrice Michel, condamnés tous les deux à 9 années d’emprisonnement. A la sortie de l’audience, Me Nicolas Normand, défenseur de l’ex gourou pense que sa plaidoirie a atteint son but.  « Cette condamnation, c’est celle d’un groupe et d’un Verbard sous emprise. La cour a décidé de ne pas faire de lui la tête de turc, elle ne lui a pas donné une peine pour l’exemple et, en ce sens, mon message est passé. Le Petit Lys est bien mort, il faut que Juliano l’enterre. Et cela ne pourra se faire que s’il décide de s’éloigner de ces gens qui continuent de l’aduler. Et puis, son avenir, c’est d’aller consulter ».

 

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