Depuis le 1er juillet dernier, la Région a décidé d’appliquer un octroi de mer à 6,5% sur la « farine de froment tendre et d’épeautre » qui en était jusque-là totalement exonérée, de façon à inciter les boulangers de l’île à s’approvisionner en farine péï, qui coûte 30% moins cher que la farine de métropole. Dans le même temps, les farines qui ne sont pas produites localement par la Cogedal resteront totalement exonérées.
Une mesure de bons sens, serait-on tenté de dire, destinée à promouvoir une production locale de qualité et permettre la création d’emplois supplémentaires.
Bizarrement, on assiste depuis quelques jours à une montée au créneau de quelques boulangers qui assurent sur différentes radios qu’on cherche à les asphyxier, qu’on leur enlève la possibilité de choisir (alors que les farines importées ne représentent que 25% du marché) et surtout que cette taxe de 6,5% va les contraindre à augmenter les prix de leurs baguettes et viennoiseries de 5 à 10 centimes. Oui, vous avez bien lu : 5 à 10 centimes ! Ils se foutent vraiment de notre g… !
Dans cette illustration publiée aujourd’hui par le JIR (voir ci-contre), on découvre que le prix des matières premières (principalement la farine précise le journal) représente 22% du prix de vente d’une baguette. Retenons le chiffre de 20% environ, si l’on retranche de ce pourcentage ne serait-ce par exemple que le beurre qui n’est pas concerné par l’augmentation de l’octroi de mer.
Retenons aussi un prix moyen de vente de 1€ pour la baguette. Si je n’ai pas oublié mes bases en calcul, le coût de la farine dans une baguette serait donc de 20% de 1€, soit 20 centimes. Si on y applique une taxe de 6,5% sur ces 20 centimes, cela représente donc 1,3 centime !
On est loin des « 5 à 10 centimes » d’augmentation dont nous menacent les boulangers !!!
D’autant que seuls 25% d’entre eux sont concernés par cette augmentation puisque les autres achètent leur farine localement à la Cogedal et sont toujours exonérés !
Si l’on en croit toujours l’illustration du Jir, les revenus des boulangers sur une baguette seraient de l’ordre de 8 centimes. Y rajouter « de 5 à 10 centimes » permettrait à ces petits malins de doubler leurs bénéfices…
Pour appeler un chat un chat, ces messieurs/dames sont en train d’essayer de s’enrichir en prenant comme prétexte l’octroi de mer, sur le dos de leurs couillons de consommateurs. Ce qu’il y a de bien, c’est que le Jir d’aujourd’hui donne les noms de ceux qui profèrent ces menaces. Leurs clients savent ce qu’il leur reste à faire…