Toute la journée, les collaborateurs du ministre du Travail, Michel Sapin, ont reçu et écouté les doléances des uns et des autres. Premier à ouvrir le bal des contestataires à la politique gouvernementale, une délégation d’élus de la majorité et de l’opposition régionale bien décidée à se faire entendre sur la suppression de la prime Cospar.
Une rencontre qui fait suite à l’adoption en urgence d’une motion commune, la semaine dernière pendant l’assemblée plénière de la Région, pour le maintien de la prime Cospar.
Béatrice Leperlier, Aline Murin-Hoarau et Patricia Robert sont sortis déçues de leur rencontre. « On a évoqué les inquiétudes avec la conseillère du ministre. On a demandé le maintien des exonérations de charge pour faciliter les négociations avec les partenaires sociaux. La conseillère nous a indiqué qu’elle transmettrait le message, mais que cet engagement de l’Etat est venu à un moment précis de la crise. Mais rien ne justifie aujourd’hui sa suppression avec la crise qui continue de s’amplifier à la Réunion« , explique Béatrice Leperlier, conseillère régionale de l’Alliance.
Pour la conseillère régionale de la majorité Patricia Robert, le gouvernement va « dans le mauvais sens« . « On veut faire infléchir la courbe du chômage et toutes les décisions prises vont dans l’autre sens. La prime Cospar disparait, le RSTA a disparu et on ne fait rien pour maintenir l’emploi« , souligne-t-elle.
Enfin, Aline Murin-Hoarau dénonce l’attitude même de la conseillère, notamment une petite phrase qu’elle aurait prononcé. « La déléguée du ministre nous a reçu. Mais cela n’a été que du blabla sous pretexte de crise et économie (…). Ce que j’ai trouvé révoltant, c’est dire que les contrats aidés sont une façon de faire face au malaise social mais surtout à nourrir un électorat précis. Je ne peux pas accepter que l’on considère les Réunionnais de cette manière« , lâche-t-elle.
A l’instar du PCR, là aussi les élus ont été écoutés mais pas forcément entendus.