Candidat à l’élection présidentielle sous l’étiquette du Rassemblement pour la démondialisation, l’ancien président d’ATTAC, Jacques Nikonoff, est actuellement à La Réunion à la recherche de parrainages.
Ancien ouvrier spécialisé chez Norton à la Courneuve en Seine-Saint-Denis et actuellement professeur associé à l’Institut d’études européennes (IEE) de l’Université Paris 8 à Saint-Denis (93), Jacques Nikonoff est l’ancien président de l’association Attac France. Il a rédigé plusieurs ouvrages notamment « Chômage nous accusons », « Cette Constitution qui piège l’Europe » ou encore « Sortons de l’euro ».
Membre du Pardem (Parti pour la démondialisation), Jacques Nikonoff se présente à la prochaine présidentielle pour sortir la France de la « mondialisation néolibérale », incarnée à ses yeux par l’Union européenne, le Fonds monétaire international (FMI) ou l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Mettre fin à la mondialisation « néo-libérale »
Il prône de nouvelles formes de coopération internationale de démondialisation et de reconquête de la souveraineté nationale. Mais tout cela passe « par une sortie du système financier, en quittant la zone euro et stopper le libre-échange pour le remplacer par un ‘équilibre des échanges’ », indique-t-il.
Pour Jacques Nikonoff, ce qui intéresse la population avant tout ce sont d’abord les questions liées au chômage et les conséquences qui en découlent comme les inégalités en matière d’enseignement, de revenus ou de logements. « Pour nous cette raison est du côté de la mondialisation néo-libérale, avec les politiques mises en place depuis plusieurs décennies par l’oligarchie mondiale représentée par les États-Unis, le Japon et l’Union européenne. Cette oligarchie a mis la main sur le pouvoir mondial avec l’aide des multinationales. Si on veut résoudre ces problèmes, il faut attaquer cette mondialisation néo-libérale », martèle le candidat « démondialiste ».
La démondialisation repose sur trois piliers pour le professeur d’économie : mettre un terme au libre-échange, à la « dictature » des marchés financiers et sortir des institutions supra-nationales comme le FMI ou l’Union européenne. Sur ce dernier point, l’appartenance à l’UE et à la zone euro « est un handicap énorme » pour M.Nikonoff. « J’entends des gens dire que La Réunion serait perdante en cas de sortie de la France de l’Union européenne. Mais il ne faut pas oublier que la France verse plus de 20 milliards d’euros pas an à Bruxelles et ne reçoit en retour que 8 milliards. La Réunion dans tout ça ne reçoit qu’environ 300 millions d’euros par an de l’Europe, ce n’est rien du tout ! »
Jacques Nikonoff l’affirme, si la France sort de l’Union européenne, « il y aura une augmentation de la part reçue par La Réunion ». L’euro a également un deuxième effet pervers sur l’économie de l’île poursuit le candidat à la présidentielle. « La Réunion est pénalisée encore plus par l’euro par rapport à la métropole car l’euro est une monnaie forte. Les pays entourant l’île possèdent eux une monnaie faible. Les producteurs locaux ne peuvent pas rivaliser avec leurs homologues de la zone. Une sortie de la zone euro aidera les filières industrielles et agricoles et engagera un développement beaucoup plus harmonieux des DROM (départements et régions d’outre-mer, ndlr)« , ajoute-t-il.
Gauche et droite : « une double impasse »
La tête de liste du Rassemblement pour la démondialisation espère trouver un écho favorable auprès des abstentionnistes, « qui ne votent plus depuis plusieurs années ». Pour lui, ces derniers ne trouvent plus dans les partis politiques existants « l’offre politique correspondant à leurs souhaits ».
En outre, M.Nikonoff veut « alerter » le reste des citoyens de la « double impasse » que représentent les partis traditionnels de droite et de gauche. « Ces partis se refilent le pouvoir depuis quatre décennies pour laisser un bilan que l’on connaît catastrophique. Il faut balayer ces deux forces politiques. Le PS doit être balayé tout comme la droite », indique Jacques Nikonoff.
Ce dernier n’est pas plus tendre avec Marine Le Pen, Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon. Un trio qu’il surnomme les « 3M » : « Ces trois candidats nous mènent vers trois impasses. Marine Le Pen fait semblant de vouloir sortir de la zone euro et de l’UE, alors qu’elle est complice, par son racisme et ses prétentions sur les autres pays. Jean-Luc Mélenchon est quant à lui extrêmement ambigu sur des questions essentielles liées à l’Europe. Enfin, Emmanuel Macron, c’est le candidat de l’oligarchie, fabriqué dans les arrières-cours des groupes patronaux avec le soutien des oligarques mondiaux ».
Outre la campagne des présidentielles, Jacques Nikonoff profite de sa présence à La Réunion pour « consolider le Pardem à La Réunion », soutenir les candidats du parti démondialiste pour les prochaines législatives. « Leurs noms seront connus dans les prochaines semaines et nous terminons la mise au point de ces candidatures ».