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Préavis de grève pour la rentrée à l’École supérieure d’art du Port

La gouvernance de l'École supérieure d'Art du Port (ESA) est à ce point désastreuse, selon la section FSU (Fédération syndicale unitaire) de cet établissement, que le syndicat a déposé un préavis de grève illimitée à partir de la rentrée le 16 septembre. Les détails se trouvent dans ce communiqué.

Ecrit par . – le lundi 02 septembre 2013 à 10H35

L’ESA Réunion : un avion sans pilote

Aujourd’hui, l’Ecole Supérieure d’Art de La Réunion perd ses couleurs, elle est exsangue, vidée par sa direction actuelle.

Un peu d’histoire. A la rentrée 2011, l’ancien directeur de l’Ecole Supérieure d’Art de Grenoble, d’où il fut remercié, prend ses fonctions. Un renouveau est alors espéré, l’établissement acquérant un nouveau statut, la perspective est entrevue de renforcer et de pérenniser cette école, la seule à délivrer des diplômes supérieurs d’art européens dans le bassin Océan Indien.

Un an passe : rien ne se passe. Le masque tombe très vite : le vide n’est pas seulement inerte, il est aussi néfaste et préjudiciable à l’avenir de l’établissement. La pédagogie est totalement laissée à l’abandon. Les enseignants et le personnel administratif et technique s’essoufflent. Les étudiants sont démotivés et pris en otage dans un avion sans pilote. La seconde rentrée du directeur, en septembre 2012, confirme ses consternantes insuffisances professionnelles. La direction pédagogique, laissée à l’abandon, devient impénétrable. La gouvernance est inexistante et décriée de toute part. L’atmosphère de travail est à tous les niveaux irrespirable. Des employés entrent en dépression, tandis que les étudiants baissent les bras dans ce processus d’usure et/ou abandonnent l’école.

En mars 2013, après deux années gâchées, une motion de défiance contre le directeur est votée et présentée, demandant que ce dernier prenne enfin à bras le corps les problèmes qu’il pose en matière de management et de coordination pédagogique. A cette occasion, les étudiants et les personnels soutenus par la FSU manifestent le 28 mars. Silencieusement, sont arborés des slogans : « Ecole Inférieure d’Art », « Ce que je dis n’est rien », ce dernier message dénonçant l’absence totale d’écoute de la part de la direction.

Face à cette mise en cause médiatisée le directeur s’engage à mettre en place un calendrier de résolution des nombreux problèmes qui lui sont soumis. Il est sommé par son conseil d’administration d’appliquer ce calendrier de manière à assurer une vie normale à l’école, ce qui n’a jamais pu être le cas depuis son arrivée.

Malgré cela, rien ne change : les promesses ne sont pas tenues et l’entreprise malsaine de déstabilisation se poursuit. Pire encore, très récemment le directeur couronne ses innombrables frasques par des mesures de rétorsion (une mise à pied) contre un enseignant œuvrant pour l’école depuis sa création. Coïncidence : il fait partie de ceux qui ont osé s’indigner publiquement.

Avec un cynisme outrageant et insultant, la direction affiche désormais un mépris qualifié pour le personnel, pour les étudiants et pour le service de qualité que l’ESA Réunion est censé fournir. Si une telle situation perdure, c’est un établissement public d’une vocation unique dans la région qui est mis en danger. Les pouvoirs publics doivent intervenir urgemment pour la sérénité et la stabilité d’une école qui a su jusqu’ici, envers et contre son directeur, maintenir des résultats dignes de ce nom.

La crise est grave. Sous de tels auspices, la rentrée qui doit avoir lieu le 16 septembre promet d’être très perturbée. La direction renoncera-t-elle au mépris et aux persécutions ? Le directeur reconnaîtra-t-il enfin que diriger une école aussi prestigieuse que l’ESA Réunion ne peut pas relever de l’amateurisme, que ses errances, si elles perdurent, la vouent à la catastrophe ?

La section Sdu-Clias-FSU de l’ESA Réunion

 

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