Depuis quelques semaines, l’actualité politique au PCR est marquée par la prise de distance de Pierre Vergès avec son parti. L’élément déclencheur a été sa mise à l’écart par Jean-Yves Langenier, maire du Port, de son poste de chargé de mission rattaché au cabinet du maire. Le 25 juin dernier au cours d’un entretien, Jean-Yves Langenier signifiait à Pierre Vergès l’arrêt de sa mission avec pour motif invoqué une « perte de confiance« .
Dans un billet paru ce matin sur son blog ( voir l’intégralité du billet [ici]url:http://blog.pierreverges.fr/politique-locale/pcr/pourquoi-je-ne-serai-pas-present-au-8eme-congres-du-pcr#more-22788 ), Pierre Vergès parle lui de « problème au niveau politique » et non « professionnel« . Il va plus loin dans sa réflexion et annonce même sa non participation au 8ème congrès du PCR qui se tiendra le week-end prochain à Sainte-Suzanne.
« En effet, malgré diverses alertes adressées à la direction de mon parti, je n’ai pas constaté de volonté déterminée de réunir les personnes concernées afin de mettre un terme à cette situation paradoxale. (…). Il est pour le moins léger de considérer qu’il s’agit d’une banale relation entre un employeur et un employé lorsqu’il s’agit d’une rupture entre le maire en place et son prédécesseur, les deux faisant partie d’une même organisation politique« , explique Pierre Vergès sur son blog.
Et il poursuit : « Surtout si l’on considère, à tort ou à raison, que ce n’est pas n’importe quelle organisation, puisque c’est le Parti Communiste Réunionnais. J’ai pensé que le PCR aurait considéré avec gravité la relation d’un malaise rapportée il y a plusieurs mois, justifiant qu’il soit procédé à des vérifications sur la réalité d’une telle situation pour le moins ubuesque. Et que si cette information était avérée, tout soit fait pour que cela cesse, ne serait-ce qu’au nom de la fraternité et de la solidarité qui, me semble-t-il, sont des valeurs que le parti a portées très haut par le passé« . Pierre Vergès a eu « tort » et « prends acte » de la situation.
« Je préfère garder le souvenir d’une organisation qui a marqué une grande partie de ma vie »
Mais le déballage ne s’arrête pas là. Le vice-président du Conseil général souligne le manque de communication avec le PCR. Sur plusieurs dossiers d’importances à ses yeux, notamment comme le Tram Train ou la mise en place de « transports collectifs routiers« , il regrette l’absence de « débats« . « Peut-être que le Parti avait alors d’autres priorités, et qu’aucun moment ne pouvait être trouvé pour en discuter, à défaut d’en débattre. Mais cela ne coûtait rien de le dire. Peut-être s’agit-il d’une façon de procéder que je n’ai pas encore comprise« , souligne-t-il.
« Et je n’y parviens pas plus à ce jour, car je reste convaincu que la pire des situations me semble être un assourdissant silence à une proposition, au-delà d’une glaciale indifférence à une alerte, à moins que ce soit le constat inavoué d’une impuissance chronique. Alors, si je ne parviens plus à comprendre les différentes positions d’une organisation à laquelle j’appartiens, sur des aspects que je considère comme fondamentaux, la logique veut que j’en tire les conséquences, en toute loyauté« , ajoute Pierre Vergès.
Conséquences déjà connues, puisque Pierre Vergès avait annoncé son intention de se mettre en retrait du PCR ( voir [ici]url:http://www.zinfos974.com/Pierre-Verges-se-met-en-retrait-du-PCR_a57871.html ) le 11 juin dernier. Ce matin, cette intention devient réalité. « Je préfère garder le souvenir d’une organisation qui a marqué une grande partie de ma vie (…). Je préfère garder le souvenir d’une solidarité forte de camarades (…). Aujourd’hui, je souhaite reprendre ma liberté d’agir, et ainsi ne pas compromettre la marche que le Parti souhaite opérer. Je ne le fais pas de gaîté de cœur. C’est une décision douloureuse« , conclut-il.