« Le PS n’a pas vocation à être le marche-pied de quiconque », a martelé Michel Vergoz cet après-midi en dressant le bilan des dernières élections régionales qui ont été sans conteste un échec pour la gauche à la Réunion. Mais cet échec, il démontre que ce n’est pas son parti qui en est responsable mais : les chiffres et la mauvaise stratégie de l’Alliance en s’alliant avec TAK.
Le dimanche 14 mars, la droite avec Didier Robert, Nadia Ramassamy, Eric Magamootoo et Jean-Paul Virapoullé fait 104.300 voix. Paul Vergès avec André Thien Ah Koon font 83.300 voix, tandis que Michel Vergoz et les Verts Réunion font 42.600 voix. Malgré ce résultat, « l’Alliance ne prend aucun contact avec le PS local dimanche soir ».
« L’eau et le feu ne peuvent faire l’union »
Pour le PS, Vergès a été victime « de son arrogance, de son mépris et de ses certitudes envers ses concurrents », indique Michel Vergoz. Pour lui, « le mépris » ne fait aucun doute. Avant les Régionales, Vergès tient un meeting à Exotica, à Saint-Pierre, le 16 février dernier, où il déclare, parlant du PS, que « l’eau et le feu ne peuvent faire l’union ». Des propos que le PS n’hésite pas à retourner contre celui qui les a prononcé, lorsque l’Alliance décide au second tour d’une fusion que le PS n’est pas seul à qualifier de contre-nature avec la liste de TAK.
Une alliance qui aurait même ouvert la victoire à la droite, car si l’on observe les chiffres du second tour, « des communistes ont même voté à droite », déduit Michel Vergoz. « Vergès n’a pas vu se former le TSV, ‘Tout sauf Verges’, à l’entre-deux tour ». Et pour appuyer sa thèse, le socialiste se réfère aux chiffres du second tour : « Dans les communes communistes, TAK a fait des dégâts et les chiffres parlent d’eux-même : au 1er tour à Saint-Paul, Vergès a 10% d’avance, soit 35,23% contre 25,85% pour Didier Robert. Au 2ème tour, Vergès a 38,97% et Didier Robert 46,67% ». Des résultats qui ont d’ailleurs fait dire à Huguette Bello dans la presse du lundi 22 mars que « toutes les combinaisons politiques ne sont pas recevables ».
« La lettre piège »…
Et pour ce dédouaner de tout reproche de ne pas avoir tenté une union de la gauche, Paul Vergès fait parvenir un courrier au PS. Ce que le parti appelle « la lettre piège ». Une lettre signée de Paul Vergès qui est parvenue au siège du PS mardi 15 mars et qui fait part du regret de l’Alliance que la rencontre prévue le même jour à 13h30 pour des négociations n’ait pas eu lieu. « Il se fout de nous », finira par dire Michel Vergoz, qui n’a pas manqué de publier « la pièce à conviction » sur son site Internet. « Cette allégation est mensongère puisqu’à 13h30, mardi 16 mars, plus aucun imprimeur de la place n’aurait été en mesure de sortir nos bulletins de vote et nos professions de foi ! ».