Marie-Luce Penchard avait dit : “n’avoir envie de servir qu’une population, la population guadeloupéenne”. Autre grosse maladresse, la ministre de l’Outre-mer avait ajouté : “il y a des enjeux considérables, financiers, nous en sommes à une enveloppe de près de 500 millions d’euros pour l’Outre-mer, et cela me fait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, La Réunion et de La Martinique”.
Ce sont les politiques réunionnais à avoir réagi en premier, du moins les élus socialistes. Le député-maire Jean-Claude Fruteau demande des excuses alors que Patrick Lebreton dit : “Penchard doit démissionner”. Le PS national par la voix de son secrétaire à l’Outre-mer,Axel Urgin, a également demandé “la démission immédiate de la ministre”.
Marie-Luce Penchard qui a reçu le soutien du Premier ministre, François Fillon, “a jugé cette polémique dérisoire” et a tenté hier, lors du voyage en Haïti et en Martinique du président de la République, Nicolas Sarkozy, de calmer la fronde menée depuis contre sa fonction.
“Ce sont des méthodes d’un autre temps »
“Ce sont des méthodes d’un autre temps. Ce n’est pas digne de la démocratie, pas digne de notre pays. Nous avons eu toutes les trahisons, tous les pièges qui nous ont été tendus et que l’on a levé. Aujourd’hui, la majorité présidentielle est représenté en Guadeloupe… Il faut abattre tous ceux qui sont en mesure de proposer un projet alternatif…”, a-t-elle dit sur I-Télé lors de son arrivée, hier, à Fort-de-France en Martinique.
Dans le même temps, dans les couloirs de l’Assemblée nationale, un député UMP des Hauts-de-Seine, et pas n’importe lequel, Patrick Balkany, un proche du président de la République Nicolas Sarkozy, déclarait : “Je trouve ses propos inadmissibles, Marie-Luce Penchard doit être sanctionnée, elle doit être virée du gouvernement”.
Ces propos ne vont sans doute pas aider Matignon qui hier, par la voix de François Fillon, a dit “sa fierté d’avoir nommé une Domienne, ministre de l’Outre-mer”…