« La loi s’applique pour tous dans le respect, néanmoins, de liberté de conscience (…). Les possibilités de délégations (d’un maire à ses adjoints) existent et peuvent être élargies ».
Cette déclaration de François Hollande hier au Congrès des maires de France, porte de Versailles, au sujet du mariage gay fait réagir les associations de lutte contre l’homophobie. La fédération LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) attend que François Hollande lui apporte des précisions « plus que nécessaires » quant à son projet d’élargissement des délégations des maires. Elle souligne « l’ambiguïté de ces déclarations » et demande à François Hollande de « préciser sans tarder sa pensée quant à l’élargissement des possibilités de délégations des maires ».
LGBT s’appuie sur l’article L. 2122-32 du code général des collectivités territoriales et l’article L. 2122-18 du même code pour dire que « les maires n’ont donc aucun besoin de liberté de conscience et de principe de délégation élargie supplémentaire, puisque la loi leur permet depuis longtemps de procéder à des délégations à leurs adjoints, voire leurs conseillers municipaux ».
Pour les défenseurs des homosexuels, le président de la République évoque « une prétendue liberté de conscience élargie pour mieux céder aux opposants et aux maires qui ont déclaré, avec tappage et morgue, qu’ils ne célébreraient pas le mariage de personnes de même sexe si la loi était votée ». En parlant de « liberté de conscience et d’élargissement de délégation, dans le seul cas du futur mariage des couples de même sexe, François Hollande viole le principe même d’égalité des citoyens face à la loi ».