Pour la septième fois en l’espace de deux mois, l’intersyndicale a appelé à manifester contre le vote de la réforme des retraites. Le rassemblement d’aujourd’hui avait pourtant une signification particulière, il intervenait alors que la réforme a été entérinée par le Parlement.
En habitué des défilés, Jean-Pierre Rivière tente de rester optimiste. Il en a vu d’autres. Pour lui, le combat continue plus que jamais : « On tient à montrer la détermination de l’ensemble des travailleurs ici présents, concernés par cette réforme qui est brutale. Pour nous, ce n’est pas fini ».
Donner le choix du moment du départ à la retraite
Sur le fond de la réforme, Jean-Pierre Rivière reste sur les positions du syndicat qu’il représente. Le dernier congrès de la CFDT avait établi le mot d’ordre à adopter. Il rappelle : « nous nous positionnons pour une retraite à la carte. En gros, il s’agit de dire : vous avez travaillez tant d’années, vous voulez partir à la retraite à un moment précis que vous aurez choisi, alors vous êtes libres de le faire, mais bien évidemment avec la décôte qui va avec ».
La confédération conteste le caractère obligatoire des mesures de cette réforme qu’elle combat encore aujourd’hui dans la rue. Le syndicaliste souhaiterait également une meilleure prise en compte des spécificités des carrières en fonction du genre.
A ce titre, il prend en exemple le cas des femmes qui valident en moyenne leurs retraites vers 65 ans, soit deux ans après les hommes. « Les causes sont connues », dit-il, « maternité, charges de famille plus importantes que le sexe opposé. Alors, en repoussant de 65 à 67 ans l’âge de départ à la retraite à taux plein, on repousse celle des femmes dans la même proportion ».
Le renfort des lycéens
Au-delà de l’aspect stricte des retraites, le secrétaire général de la CFDT voit déjà plus loin : « voyez le vote en ce moment du projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale, on se dirige une nouvelle fois vers un transfert de la charge du patient via sa mutuelle, qui elle-même augmentera ses tarifs. Qui paie au bout du bout… c’est le travailleur ».
Concernant le soutien en nombre des lycéens de toute l’île et de la légitimité de leur présence, le syndicaliste a tenu à mettre les choses au point : « Tous les jeunes ne sont pas des brigands, quand on leur propose la précarité c’est tout à fait légitime qu’ils se sentent concernés, même à 17 ans ».