« L’immense incendie de 1988 n’a pas servi pour celui de 2010 », résume Jean-Pierre Marchau, porte-parole de Koopérative Ekologie Réunion et membre d’Europe Ecologie. C’est ce matin, in situ, que les représentants du mouvement écologique ont souhaité entrer de plein pied dans le constat de l’après-incendie sans « jouer les moralistes » prévient Jean-Pierre Marchau.
Les écolos ne sont pas tendres. Il y a eu, selon eux, un véritable problème de réactivité. En effet, le bombardier d’eau n’est arrivé qu’au bout de 10 jours et des dysfonctionnements en terme de moyens utilisés pour ce type d’incendie et d’accès à l’eau ont été révélés au grand jour.
A ce titre, Christophe Pomez, qui est également maire adjoint à la mairie de Saint-Paul, souligne le manque de retenues collinaires. « Mais leur présence ne fait pas tout, leur préservation et leur entretien par des cantonniers ou agents forestiers participerait de l’effort consenti en cas d’incendie majeur comme celui-là », selon lui.
Développer une culture participative
Mais le parti écologique veut apporter une critique constructive. Des pistes de réflexion sont livrées.
En premier lieu, une meilleure prise en compte de l’avis des habitants ou autres agriculteurs environnants serait souhaitable. Il s’agit, selon Jean-Pierre Marchau, de développer une culture participative en formant la population à ces risques.
Pour appuyer leurs arguments, ils n’hésitent pas à convoquer « La » référence en matière de gestion visionnaire des espaces naturels, en la personne du regretté Jacques Lougnon. Ce dernier avait en effet préconisé, déjà en 1988, une multiplication des accès routiers pour faciliter le travail des pompiers et la création de pare-feu de 100m de large régulièrement entretenus par des habitants qui ont intérêt à protéger leur environnement.
La création d’une force permanente dans la zone océan Indien serait souhaitable
D’ailleurs, sur ce point, Jean-Pierre Marchau rappelle que l’implication grandissante des institutionnels finit par avoir un revers. Elle entraînerait une déresponsabilisation des habitants et autres amateurs du site du Maïdo.
Enfin, parmi d’autres propositions, Europe Ecologie pense à la création d’une force permanente de protection civile de la zone océan Indien. Une idée que le parti tentera d’imposer dès la semaine prochaine (ndlr : la date n’est à ce jour pas connue) lors d’un débriefing des institutionnels impliqués dans la gestion des forêts réunionnaises.