C’est le combat de deux députées réunionnaises, Huguette Bello et Ericka Bareigts, qui a trouvé écho dans un grand média national: les poulets de dégagement. Soit des ailes et cuisses de poulets de batterie que l’industrie agro-alimentaire fait venir congelés par tonnes à La Réunion et aux Antilles.
Le problème, en plus de la qualité médiocre du produit, est que ces tonnes de poulet congelé qui inondent les étals des grandes surfaces réunionnaises, font concurrence à l’élevage péi. Comment, en effet, les éleveurs réunionnais pourraient-ils aligner leurs prix sur ces produits d’importation bradés?
Le documentaire diffusé sur France2 donne la parole à un éleveur réunionnais: « Ce qui nous tue, c’est que les produits de dégagement; les morceaux moins bons, ils les envoient à La Réunion pour les dégager. Ils les envoient à des prix défiant toute concurrence, ça nous fait vraiment mal. » Les produits congelés sont vendus en moyenne 1 euro de moins que les morceaux de poulet frais péi.
La députée Ericka Bareigts interpelle le ministre de l’agriculture, lui rappelant qu’il est impossible de se battre contre de telles pratiques: « En vérité M. le ministre, on ne sait pas se battre contre 1 kilo de cuisses de poulet à 1,58 euro ». Réponse de l’intéressé: « Un kilo de cuisse de poulet à 1,58 euro, c’est exactement ça qui ne peut plus durer ». Cependant la pratique perdure, alors que les pouvoirs publics subventionnent l’élevage réunionnais à hauteur de 6 millions par an.