La solidarité entre gens de la mer joue à plein depuis le passage de la Réunion en alerte cyclonique Orange. Jean-René, pêcheur « depuis l’âge de 15 ans », annonce-t-il fièrement, a pu compter sur le coup de pouce de son collègue plaisancier, propriétaire de l’embarcation Ela.
Pour Jean-René, le choix a été fait de rentrer le moteur de son loup de mer, acquis en 2003, le Loïc Keran, « du nom de mes enfants ». « J’ai eu quelques dégâts non pas lors du premier tsunami de 2004 mais à cause de cette lame de fond qui est arrivée il y un an », lors des fortes houles australes se souvient-il. Plus question désormais de jouer avec le feu.
« Un moteur comme celui-là, actuellement faut compter 4.000 euros », assez pour réfléchir à deux fois. Quatre, c’est le nombre de bras qu’il a fallu pour désosser l’embarcation. « Ce soir, il passera la nuit sous ma terrasse », rigole l’intéressé qui, comme des dizaines d’autres pêcheurs, continue de venir donner du lest à ses amarrages.
Contrairement à Jean-René, une vingtaine de bateaux plus ou moins imposants ont choisi l’option du Port Ouest. « Le port Ouest peut contenir 477 places d’amarrage en temps normal », relève Claire Séguineau, responsable du pôle pêche & plaisance de Grand Port Réunion. « Là, nous devons en être à 500. Des bateaux se mettent en couple après autorisation de la capitainerie », poursuit-elle. Très connus des Réunionnais, les deux navires de la compagnie de ballade en mer le Grand Bleu ont par exemple choisi de migrer vers le Port Ouest.