La CFDT dénonce vivement la dégradation depuis le début de l’année des conditions de travail des agents Pôle Emploi. La fusion de l’Assedic et de l’ANPE ne fait qu’aggraver la situation des personnels, sans pour autant répondre aux attentes légitimes des demandeurs d’emplois.
L’absence de formation, l’insuffisance d’effectifs, les dysfonctionnements, le travail dans l’urgence… ne pourront que multiplier ces situations dégradées de travail.
« A La Réunion comme dans l’Hexagone, la fusion est une catastrophe dans la mesure où le chômage ne cesse d’augmenter et qu’aucun moyen complémentaire n’est prévu pour y faire face » souligne Thierry Leroux, délégué syndical de la CFDT Pôle Emploi.
Les chiffres sont éloquents en janvier 2009 les statistiques étaient de 3.500 chômeurs en plus dans l’île. En février ils étaient 3.270 chômeurs réunionnais supplémentaires.
Selon les données de l’INSEE, La Réunion affiche l’un des plus haut taux de chômage de France soit 25% actuellement.
Retards dans les dossiers
Le gouvernement et la direction générale Pôle Emploi indiquent qu’il faudrait en moyenne un conseiller pour 50 à 60 demandeurs d’emploi. « Dans cette optique il faudrait 1.500 conseillers à La Réunion » précise le délégué syndical. Et aujourd’hui le Pôle Emploi compte 800 agents dans ses agences réparties dans toute l’île.
Les retards dans le traitement des dossiers sont importants. « Une fusion ne se fait pas n’importe comment, cela suppose des moyens humains, des formations, de l’encadrement ». Les agences sont obligées de fermer certains jours de la semaine, en raison du retard dans le traitement des documents d’indemnisation notamment. Selon le syndicaliste, la direction régionale ne se mobilise pas et opte pour le « sauve qui peut« .
Demandeurs d’emploi mécontents
Des agressions verbales et physiques se multiplient depuis le jour officiel de la fusion le 1er janvier 2009. A l’instar de deux agents de l’un des Pôles Emploi du Port qui en ont fait les frais. Des interruptions temporaires de travail leurs ont été délivrées. Des faits qui se sont produits dans le courant du mois dernier.
Même schéma dans l’Hexagone, au début du mois de mars, une conseillère qui assurait l’accueil dans une agence à Belfontaine de Parthenay, dans les Deux Sèvres, a été agressée par un demandeur d’emploi. Elle a dû subir une intervention chirurgicale.
L’optimisation du travail est compliquée dans ces conditions. L’angoisse monte aussi bien du côté du public qu’au sein de l’organisme. « Toutes les conditions sont réunies pour que ça aille de mal en pis« , ajoute Thierry Leroux… qui parle même de sabotage dans son interview à écouter en fin d’article.
Des actions prochainement?
Un certain nombre d’accords au niveau national a été défini en décembre 2008 en plus des dernières négociations régionales, en mars 2009. Il y avait été question d’augmentation d’effectifs… Jusqu’à présent, note le délégué syndical, « rien n’a été respecté ».
Aucune communication ne filtre au niveau de la direction, injoignable au moment de la rédaction de cet article…
L’intersyndicale du Pôle Emploi compte se réunir d’ici peu afin de décider les actions éventuelles à mener prochainement pour ne pas laisser s’enliser une telle situation.