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Planteur de zamal malgré lui: Deux mois avec sursis et 3000 euros d’amende

Tribunal correctionnel de Saint-Pierre, 16 octobre 2014.

Ecrit par Jules Bénard – le jeudi 16 octobre 2014 à 15H48

Jean A., de Saint-Leu, est né sous le signe indien. Une malchance crasse le poursuit avec une assiduité révoltante !

Première déveine… Le 13 avril 2014, chez lui à Saint-Leu débarque la maréchaussée. Pas pour lui, pour son fils à qui l’on vient signifier la destitution de son permis de conduire. Mais pourquoi, grands dieux, a-t-il fallu qu’un gendarme jette un œil par-dessus son épaule ? Dans son champ de vision immédiat, il aperçoit 17 beaux pieds de zamal pétants de santé, grands, gras, fort emplumés.

Et un peu plus loin, attendant sagement leur repiquage, des semis ressemblant à s’y méprendre à des plants de tomates, de salades et de piment. Poussés par leur maudite curiosité professionnelle, les représentants de l’ordre y vont voir de plus près. Foin de légumes, il s’agit de semis de zamal, 3060 en tout, dans leurs petits pots en plastique, alignés comme à la parade.

Comment ces semis sagement préparés ont-ils pu arriver là ? C’est là que se situe le second coup de malchance de notre malheureuse victime du sort.

« J’avais acheté des graines de millet pour les petits zoiseaux, madame la Présidente ». Et au milieu de ces graines, que découvre notre homme ? Vous l’avez deviné, du zamal, car il est bien connu que malicieux comme pas permis, les gérants de magasins agricoles dissimulent des graines de zamal dans les sachets de semences des agriculteurs. « Tant qu’à faire, moin la achève plante à zot ! »

Mais l’infortuné jean A. jure ses grands dieux qu’il ne vend rien, tout est pour lui et ses animaux, « les zoiseaux, les poules, les canards… Temps en temps, mi fais bouillir 2/3 graines que mi boir ».

Avant d’être chômeur, notre homme travaillait aux espaces verts. « Vous y cultiviez du zamal ? », s’enquiert mutine la présidente Peinaud.

Le procureur Saunier observe que le prévenu possède un bel hectare en friche ; « destiné à quoi ? », demande-t-il. Aucune réponse. De même, les enquêteurs ont trouvé sur son téléphone portable la photo d’un splendide plant de zamal  au beau milieu d’un champ de canne : « la pas moins ça ! ».

Le procureur s’est emporté, fustigeant « cette mauvaise foi évidente chez un homme aux explications fumeuses (gag !) qui n’abusent personne ».

Troisième malchance : impossible de vous dire ce qu’a répliqué son avocate, cette dernière s’étant fixée à un mètre de la présidente pour lui murmurer son argumentation à l’oreille (ou presque). Elle n’est pas la seule à concevoir son métier d’oratrice comme un échange secret entre robe et cour. Navrant !

Le tribunal a été clément avec notre victime du sort qui en prend pour deux mois avec sursis et 3000 euros d’amende quand même.

 

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