L’interdiction de la commercialisation de requin avait été prise en vertu du principe de précaution , quelques cas de présence de toxines ayant été identifiés . Scientifiquement parlant , ce principe prévaut tant que de nouvelles études ne sont pas menées , mais il ne saurait être une réponse définitive .
D’après le service de réanimation du CHU de Saint Denis , un seul cas depuis 10 ans d’intoxication grave a été constaté et traité dans ce service ( avec du poisson ballon … proche du fugu japonais) . Les cas bénins ne sont pas répertoriés , et lors d’une intoxication alimentaire familiale , on traite les malades mais sans rechercher vraiment les causes de l’intoxication … qui peuvent être nombreuses (toxines , métaux lourds , salmonelles , hygiène …) .
Il y aurait donc là une étude à mener (… et à confier de préférence à des labos situés hors département!) . D’ailleurs, il ne faudrait pas se contenter d’une étude sur les requins , mais l’étendre aux différents prédateurs situés en haut de la chaine alimentaire (thon , mérou , daurades …) .
Soit le risque est réel en terme de santé publique , auquel cas ok il faut interdire la commercialisation des espèces concernées (et peut être pas seulement les requins) et faire respecter cette interdiction , soit le risque est suffisamment faible et il faut autoriser la commercialisation .
La situation actuelle avec une interdiction sur le papier et un laisser faire dans la pratique est incohérente .
Je propose de soumettre ce cas d’étude aux étudiants de la fac de droit : en cas d’intoxication suite au pique-nique bouledogue , irait on rechercher la responsabilité des organisateurs qui ont fourni le poisson , celle de ceux qui en ont mangé en connaissance de cause ou bien celle du préfet qui a laisser faire ?
Jean Claude Martigné , Saint Paul