Le collectif pour le développement de la micro région Sud ne pouvait rester silencieux face à l’actualité foisonnante relative à la zone de Pierrefonds. Au cours d’un point presse ce matin à Saint-Pierre, il s’est d’abord félicité de voir que ses innombrables signaux d’alerte envoyés depuis des mois finissent par être portés dans le débat public suite aux déclarations d’André Thien Ah Koon.
« En novembre dernier, nous avions dénoncé le fait que les fonds du Feder issus du protocole de Matignon 2, risquaient d’être réaffectés vers la réalisation du Boulevard Nord sous la pression d’un certain lobbying du chef-lieu. Et pour marquer notre crainte, nous avions fait passer une motion au conseil municipal de la ville de Saint-Pierre pour le maintien de ces fonds au profit de l’aéroport », rappelle Krishna Damour, le porte-parole du collectif. 100 millions d’euros étaient dans la balance, rappelle-t-il
Il se dit « ravi que la Région, sous la pression du maire de Tampon, ait réagi hier » en réaffirmant que « des dotations sont budgétisées et disponibles pour Pierrefonds ». Il retient aussi que le président du Conseil régional a insisté sur le fait « qu’il ne pouvait injecter de l’argent sans qu’il y ait de projet réel assurant la viabilité économique de Pierrefonds ».
Le collectif prend au vol le discours de Didier Robert en exhortant les élus du Sud, ceux du conseil Régional mais aussi le représentant de l’Etat, à « mener ce projet de concert ».
Une solution pour « faire redécoller l’aéroport » existe et « elle fait l’unanimité » : il s’agit du prolongement de la piste pour permettre de multiplier les possibilités de vols. Un souhait réitéré par le sénateur-maire de Saint-Pierre, Michel Fontaine, et par le député maire de Saint-Joseph, Patrick Lebreton, rappelle Krishna Damour. « Mais pour passer du stade de projet à l’acte, le projet doit être partagé avec l’exécutif régional », conclut le porte-parole.
« Arrêter l’hémorragie maintenant » passe aussi par la spécialisation de Pierrefonds sur les vols moyen-courriers ou encore dans le transport cargo. Par ailleurs, le nombre de vols vers Mayotte doit s’accroître selon lui. Aussi, la ligne directe Chenaï-Bangkok doit être transférée dans le Sud.
« Injecter de l’argent » n’est pas la panacée selon lui. Il demande à ce que des « avantages concurrentiels », en lien avec les stratégies commerciales des compagnies aériennes, réactivent l’intérêt d’un tel outil dans le Sud. La mise à disposition de navettes par exemple, qui proposeraient de ramener les passagers de l’Ouest, serait aussi une piste à creuser.
L’attractivité de l’aéroport ne sera réaffirmée que par la « mise en place d’horaires appropriés » qui puissent « favoriser la fréquentation du site » et sur ce plan, la « réinstallation d’un restaurant digne de ce nom s’avère nécessaire, ainsi qu’une zone de duty free beaucoup plus dense ».