Le rapport d’audit comptable et financier de l’IRT, commandé par la nouvelle présidence, sur la gestion de l’organisme ad-hoc de la Région en matière de tourisme soulève un certain nombre de faiblesses que le cabinet d’audit ne se prive pas de mettre en lumière. Un document qui décortique les exercices 2008 et 2009 de la structure touristique pilotée à l’époque par Pierre Vergès, jusqu’au changement de majorité régionale de mars 2010.
Après une première salve de pages présentant la structure et la mission qui lui est dévolue, l’audit glisse doucement vers l’exposition des faiblesses de gestion en 2008 mais surtout en 2009 où « le déficit se creuse de façon considérable » comme le témoigne le rapport, couplé à une « trésorerie déficitaire » déjà constatée en 2008 et qui se creusera l’année d’après.
En filigrane des 65 pages du rapport, le montant des dettes au 31/12/2009 sont constituées majoritairement par celle envers la Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel de la Réunion. Elle est suivie par les dettes envers les fournisseurs, les dettes fiscales et sociales mais aussi 182.000 euros qui y sont inscrits au titre de la dette à la Région pour le loyer de l’établissement de Paris. Enfin, on comptabilise 117.000 euros de dette envers divers prestataires (gîtes et autres établissements…).
Des contrôles internes doivent être mis en place
Le compte de résultat de ce même exercice 2009 laisse apparaître des « charges d’exploitation supérieures aux produits ». Un résultat déficitaire résiduel qui se justifie selon cet audit par « des dépenses engagées au-delà de la limite des lignes allouées par la Région pour 129.000 euros » ou encore par « des frais financiers relatifs aux découverts ».
Le rapport, conscient des lacunes, rappelle entre les lignes le rôle de cette structure qui « n’est pas de dégager un excédent mais de maintenir un équilibre financier ». Un équilibre qui doit être « le résultat d’un suivi rigoureux des dépenses engagées par rapport à celles budgétisées, qui seront en conséquence couvertes par des flux de trésorerie garantis », poursuit le rapport.
Devant le constat dressé par le rapport sur les « dépenses engagées au-delà des lignes allouées par la Région ainsi que l’insuffisance de procédures afférentes à l’engagement des dépenses », le rapport précise que « l’engagement de dépenses en l’absence de crédits peut constituer une faute du dirigeant. Dans le cadre de la gestion de fonds publics, ces dirigeants doivent répondre de leur utilisation avant de risquer une éventuelle condamnation par la Cour de discipline budgétaire et financière ».
Parmi les recommandations, le cabinet d’audit préconise au conseil d’administration la mise en place de procédures de contrôles internes afin d’assurer un équilibre financier à la structure.
« insuffisances dans les actions engagées »
« Devant le résultat déficitaire depuis la création de l’IRT » et surtout de « pertes cumulées de l’ordre de 617.000 € en l’espace de deux exercices » (2008 et 2009), le rapport ajoute que le risque de « continuité d’exploitation de l’IRT pourrait être compromise du fait des pertes conséquentes ». Ses recommandations sur ce volet : « le conseil d’administration doit se doter d’un outil fiable qui lui permette de contrôler la consommation du budget en cours d’année ».
Enfin, parmi les détails croustillants, des « insuffisances dans les actions engagées vis-à-vis des budgets alloués en 2009 (996.000 euros) et 2008 (2.165 millions d’euros) » sont constatées.
Plus bas, les pièces les plus significatives de ce rapport d’audit révélant la gestion de l’IRT au cours des années 2008 et 2009 :