La contamination des cours d’eau en pesticides est quasi-généralisée en France. Seuls 7% des points de mesures en sont exempts. C’est ce qui ressort de l’indicateur annuel du Commissariat général au développement durable publié, par le ministère de l’Ecologie, fin juillet 2013. La Réunion est évidemment touchée par le phénomène.
La comparaison commence d’abord par le niveau de pesticides dans les cours d’eau. Avec des relevés oscillant entre 0,1 et 0,5 microgramme par litre, la Réunion se situe dans la moyenne des départements français, Outre-mer compris.
En 2011, dans les cours d’eau, sur les 176 secteurs hydrographiques que le réseau de surveillance permet de caractériser en France métropolitaine, 63 présentent une concentration moyenne supérieure à 0,5 µg/l, dont 4 dépassent 2 µg/l. Certains secteurs présentent des points de mesure aux concentrations moyennes supérieures à 5 µg/l, seuil réglementaire de potabilisation. Ils sont situés dans les zones de grande culture : bassin parisien, sud-ouest, nord de la France. La contamination en pesticides n’épargne pas l’outre-mer : 7 secteurs sur les 12 caractérisés dépassent 0,5 µg/l en moyenne.
Concernant la concentration de pesticides dans les nappes phréatiques cette fois, la Réunion reste en dessous des 0,1 microgramme par litre (respectant les normes de qualité de la Directive cadre sur l’eau DCE) sur une zone en diagonale Nord/Sud, cependant complétée par un taux supérieur compris entre 0,1 et 0,5 µg/l dans le nord-Est de son territoire. Les autres secteurs de l’île n’offrent pas de points de mesure.
En 2011, les contaminations des eaux souterraines par les pesticides sont essentiellement localisées, pour les plus fortes, en région Centre, dans les Charentes, le Vaucluse, les Alpes de Haute-Provence, en Martinique, ainsi qu’au Sud de la Guyane et de Basse Terre en Guadeloupe.
18% des points de mesure de cette étude ont décelé un grand nombre de pesticides, soit plus de 20 pesticides différents. Leur présence est liée aux types de cultures pratiquées et aux conditions climatiques : essentiellement des insecticides en Outre-mer et des herbicides en France métropolitaine.
L’étude rappelle que les substances actives des pesticides et les molécules issues de leur dégradation, appelées métabolites, sont susceptibles de se retrouver dans les différents compartiments de l’environnement (air, sol, eaux, sédiments, etc.) ainsi que dans les aliments. Même si elles ont initialement un rôle de protection des cultures, elles présentent in fine, par leur migration dans les différents milieux, des dangers plus ou moins importants pour l’homme et les écosystèmes, avec un impact immédiat ou à long terme.