L’épidémie de peste pulmonaire continue sa progression à Madagascar. Le cap des 100 morts est franchi, avec 107 morts répertoriés. Un Français d’une quarantaine d’années a succombé à la maladie à l’hôpital Be de Toamasina, samedi matin.
« Son état était déjà grave lorsqu’il a été admis dans ce service. Il ne répondait plus au traitement », affirme le Dr Raymond Rakotoarimanana, directeur régional de la Santé publique d’Atsinanana, interrogé par le journal L’Express de Madagascar. L’homme vivait depuis plusieurs années à Toamasina, et est décédé quelques heures seulement après son admission aux urgences. Son corps a été enterré dans une fosse commune très rapidement, afin d’éviter la propagation de la maladie.
Deux autres étrangers sont morts de la peste pulmonaire à Antananarivo, un Seychellois et un Comorien. À Toamasina, le Français est le douzième patient à décéder des suites de la peste pulmonaire, extrêmement contagieuse. Les premières victimes de la ville ont contracté la bactérie dans un taxi-brousse reliant Antananarivo et Toamasina, fin août. En effet, un des passagers du taxi était porteur de la peste, il venait d’Ankazobe, et est décédé à Moramanga, le 28 août dernier.
Le ministère de la Santé malgache rencontre des difficultés dans la mise en place des mesures de précaution, la population réagissant parfois violemment aux campagnes de distribution d’antibiotiques de prophylaxie, des rumeurs étranges courant quant à une vaccination. Des agents de santé ont même été repoussés par une partie des habitants de Toamasina, à l’aide d’armes improvisées.
Ces réactions irrationnelles font craindre une recrudescence de l’épidémie, qui a déjà causé la mort de 107 personnes, un bilan certainement sous-évalué, car il existe des cas de décès non encore élucidés. Sur les milliers de cas enregistrés depuis août,680 sont guéris, et 220 sont encore sous traitement.