Foin, maraîchage et élevage, ce sont ces activités agricoles qui sont pratiquées par plusieurs générations d’agriculteurs depuis une quarantaine d’années. Destinées à l’expérimentation, les 50 hectares de surface appartenant au Département et dont les baux sont gérés par l’Office national des forêts (ONF) sont en réalités occupés par des agriculteurs depuis plusieurs décennies.
Après avoir payé la location d’un hectare au prix de 20 francs il y a des dizaines d’années, ces derniers se sont vus proposer la somme de 3.500 euros pour la location de trois hectares il y a près de quatre ans. Mais des discussions et des négociations sont intervenues et les agriculteurs ont finalement obtenu un prix de 258 euros. Un prix qui augmentera d’ici la fin de l’année 2010 pour être fixé à 420 euros.
Le problème pour ces exploitants est que l’ONF devait leur signifier une solution et des garanties définitives en 2009 mais aucune réponse n’est jusqu’alors intervenue. Des garanties qui passeraient par un bail emphytéotique de 99 ans ou une vente directe de manière à poursuivre leurs activités et leur stratégie de développement. Inquiets quant à la pérennisation de leur outil de travail, ces exploitants n’ont pas manqué de monter au créneau sur leurs propres cultures pour obtenir des garanties foncières.
« Envisager l’avenir avec sérénité…«
« La Réunion a besoin de son agriculture et de ses agriculteurs. Aujourd’hui, l’ONF et le Département ne jouent pas le jeu et n’ont toujours pas donné de garanties fiables et définitives à ces hommes qui ne demandent qu’à faire avancer l’économie du département. Ces terres peuvent être vendues ou louées avec une option longue qui permettrait alors à ces exploitants d’envisager l’avenir avec sérénité et ainsi investir dans ces terres. Que fait le Département et l’ONF ? » s’interroge le président de la Chambre d’agriculture.
De son côté, Jean-Hugues Morel ne demande qu’une chose : « Des garanties une fois pour toute que l’on puisse se projeter dans l’avenir. J’ai moi même un fils qui a réalisé un BTS à Saint-Paul. Il ne demande qu’à reprendre cette exploitation pour de nouveaux et solides projets, mais que peut-il faire si on ne lui apporte aucune garantie correcte. Nous sommes sur des terrains agricoles avec une application du Code forestier, ce n’est pas normal. On veut des garanties… »
En réponse à ces revendications, Jean-Yves Minatchy a décidé d’informer le ministère de l’agriculture et l’ONF par un courrier qui leur sera envoyé en début de semaine. Un courrier qui devrait faire réagir le Département et l’ONF et lesquels reposent les espoirs d’une vingtaine de familles.