Paul Vergès a fait l’effort méritoire de rester assis sur son siège la quasi-totalité du temps qu’a duré la séance plénière de la Région, soit environ 8heures d’affilée. Cela étant dit, il faut aussitôt noter qu’il a dormi au moins la moitié du temps.
Mais tel le matou qui veille sa proie, c’était en fait pour mieux sortir du bois tout à la fin de la séance, pour se lancer dans un discours sur son sujet de prédilection, les économies d’énergie.
La capacité de résistance des élus étant déjà fortement entamée au bout de toutes ces heures de travail sans même avoir eu droit à une pause déjeuner, nombreux sont ceux qui ont alors quitté l’hémicycle quand Paul Vergès s’est lancé vers 17h30 dans un discours dans lequel, apparemment, il s’apprêtait à refaire l’histoire du monde, depuis la Génèse jusqu’à nos jours.
Les absents ont eu tort puisque, pour une fois, le discours n’a pas été trop long. Juste le temps pour l’ancien président de menacer à mots couverts ceux qui viendraient chercher des poux dans la tête de Pierre, laissant sous-entendre qu’il était prêt à aller au combat et à sortir ses propres affaires si l’on persistait à vouloir mettre en exergue les doubles ou triples indemnités que toucheraient certains élus. Tout en laissant entendre quelques secondes plus tard qu’il fallait faire très attention "avant de dénoncer des dysfonctionnements" car "tout le milieu socio-économique est pourri à la Réunion".
Autrement dit, on ne touche pas à Ti Pierre. Sinon, gare…