"Le comité central du PCR a demandé à Paul Vergès et Gelita Hoarau de se porter candidats pour les prochaines sénatoriales au mois de septembre prochain". Le communiqué du comité central du PCR a le mérite d’être franc. Le choix des militants a semble-t-il été mis de côté. Beaucoup d’entre eux voyaient en Jean-Yves Langenier, plutôt disponible depuis son retrait (forcé ?) des cantonales pour laisser la place à Pierre Vergès, le bon candidat parlementaire. Il devra attendre.
Attendre c’est d’ailleurs ce à quoi devront se soumettre les têtes émergentes du PCR ou plutôt de l’Alliance. Michel Dennemont, maire des Avirons et vice-président du Conseil général, sera sans doute le premier à bénéficier d’un retour d’ascenseur.
Sa troisième position sur la liste du PCR-Modérés fait déjà figure de remerciement pour son soutien, ainsi que celui de son groupe, aux dernières cantonales. Mais la surprise du chef pourrait venir dans quelques mois. C’est le comité central du PCR qui évoque lui-même cette piste.
"Dans le strict respect de la parité, les décisions seront prises en temps opportun pour que le troisième sur la liste puisse accomplir le mandat de sénateur durant une partie de la mandature", précise le communiqué qui a suivi cette réunion en cercle restreint ce week-end .
Paul Vergès : toujours le meilleur VRP du PCR
Le jeu des chaises musicales pourrait donc profiter directement à Michel Dennemont en cas de retrait, à mi-chemin, du doyen Paul Vergès. Cette attitude est une demi surprise si l’on se remémore l’effacement de l’ex-sénateur au profit de Gélita Hoarau. Paul Vergès avait en effet été élu député européen, c’était en 2004, et frappé du cumul des mandats.
Quant à la stratégie jugée peu favorable à l’émergence de jeunes pousses par les militants du PCR, elle peut s’expliquer par la garantie de report de voix que génère toujours l’éternel leader du PCR. Bien qu’ayant pris la relève du siège de sénateur laissé vacant en 2005, Gélita Hoarau ne possède pas en effet ce magnétisme que maîtrise à la perfection Paul Vergès. Une stratégie du "leader incontestable" qui fait malgré tout grincer des dents.
Le vote des grands électeurs en septembre tiendra lieu de plébiscite pour le doyen. Mais à quel degré ? Difficile en effet de mobiliser totalement les troupes pour une élection pliée pour une tête de liste PCR qui affiche déjà son souhait de retrait au bout de quelques mois.